Les conflits et le changement climatique seront au centre de la journée que leur consacre aujourd'hui l'UA. Un sommet un peu hors norme regroupera aujourd'hui à Tripoli, à l'initiative du Guide libyen, Mouamar El Gueddafi, de nombreux chefs d'Etats africains, dont le président Abdelaziz Bouteflika, pour débattre de la situation conflictuelle en Afrique et des retombées du changement climatique sur le continent noir. Il sera ainsi question des différentes situations de crises et conflits qui mettent à mal et déstabilisent de nombreux pays africains marquées par des guerres civiles sanglantes, comme au Darfour et en Somalie. Les chefs d'Etat présents dans la capitale libyenne tenteront de trouver les voies et moyens d'atténuer les effets de ces crises, contribuer à leur trouver une issue. Il sera aussi question de chercher les voies et moyens d'assurer l'application effective des décisions adoptées par les organes directeurs de l'Union africaine sur ces dossiers, selon un communiqué de l'organisation pan-africaine. Encore une fois, ce sont les situations en Somalie, au Darfour (Soudan) et à un degré moindre en République démocratique du Congo, qui seront examinées par les responsables africains. Le sommet examinera, également, les défis de la reconstruction post-conflit et la stabilisation, avec une référence spécifique au rôle qui pourrait être joué par les Etats membres et les mécanismes régionaux, est-il également noté dans le communiqué de l'organisation pan-africaine. Cette session spéciale sur les conflits africains a été programmée par le dernier sommet de l'Union africaine qui s'est tenu à Syrte en Libye. «L'adoption de cette décision est encore une autre démonstration de l'engagement des dirigeants africains à combattre le fléau des conflits» indique encore le communiqué de l'UA diffusé à Addis Abeba. Toutefois, observe-t-on, beaucoup reste à faire pour parvenir à mettre un terme à des situations de conflits qui ont largement contribué à marginaliser le continent africain. Un deuxième point sera à l'ordre du jour de la réunion spéciale des chefs d'Etat africains à Tripoli. Il s'agit des retombées négatives pour l'Afrique des changements climatiques sur lesquels le continent africain sous-industrialisé n'a aucune responsabilité. Il est ainsi question de l'étude d'un plan visant la demande d'une rémunération des pays en développement par les nations industrialisées, compensation estimée à 67 milliards de dollars par année dans le cadre d'une position commune lors des négociations sur le climat prévues en décembre prochain à Copenhague, indiquait le groupe Bloomberg dans un rapport publié jeudi. Les pays industrialisés, Etats-Unis, Union européenne et asiatiques devraient réduire leurs émissions de carbone à partir de polluants de 40% pour revenir aux niveaux de 1990 d'ici à 2020. Il leur est demandé de rémunérer à hauteur de 0,5% de leur Produit intérieur brut les pays pauvres en compensation des effets du changement climatique et de transférer des technologies vertes pour aider les pays en développement à abaisser leurs taux de carbone, selon un projet d'harmonisation de la position de l'Union africaine. «Bien que l'Afrique soit le moins responsable du réchauffement planétaire», le continent «souffre le plus de problèmes» induits par la nouvelle donne climatique indique le 25 août à Addis Abeba, Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine «L'Afrique sera désormais représentée par une (unique) délégation lors de réunions internationales sur le changement climatique» a-t-il encore dit. La réunion d'aujourd'hui du sommet de l'UA doit donc confirmer et ratifier les propositions faites par un comité spécial de 9 membres mis sur pied dans la perspective d'étudier une position commune de l'Afrique sur le dossier climatique.