La chanteuse Souad Bouali a soutenu que «la chanson oranaise a toujours eu et aura sa place dans le paysage culturel national». Une belle affiche a mis en exergue de nouvelles voix, lors de la troisième soirée de la 2e édition du Festival de la musique et de la chanson oranaises. Sur la scène du Théâtre de verdure Hasni-Chekroun, ont défilé les chanteurs comme Azzeddine Filali, Kouider Negadi, Chérif Abdelkrim, Houari Ourad, et anciens comme la chanteuse Houria Baba qui a interprété tout un répertoire emprunté, pour l'essentiel, au regretté Ahmed Wahbi. Mais la bonne surprise de cette soirée intervint beaucoup plus tôt, en la fantastique personne du professeur de musique à l'Ecole des non-voyants de Aïn El Turck, Azzeddine Filali. Il propose une nouvelle chanson dédiée à El Qods, en hommage à la Palestine, intitulée Wach Nahki, avec une voix très agréable et mélodieuse, avant d'interpréter des chansons du répertoire de Ahmed Wahbi. Sur scène, il se donne avec une énergie sans pareil et met rapidement le public en osmose. Bref, un vrai grand moment de scène, qui en a bluffé plus d'un. Le public était peu nombreux par rapport à la précédente soirée qui a vu l'apparition, sur scène, de jeunes talents comme Saber Houari, Sid-Ahmed Gotal qui ont réussi à faire vibrer l'assistance avec des tubes comme Nebghik Nebghik de Benzerga, Ouahran Ouahran, Khalouni nebki, Ya Dzaïr, Metoual dellil, Alach tloumouni de Ahmed Wahby. «Je me demande pourquoi le grand public n'était pas au rendez-vous», s'est interrogé un admirateur de ce genre musical, expliquant que «le transport n'a pas fait défaut pour les soirées nocturnes en ce mois de Ramadhan». «Il est vrai que l'ambiance est terne, mais ce qui est merveilleux, c'est d'écouter une nouvelle fois des chansons à succès de Benzerga et de Wahby», a déclaré un père de famille nostalgique, qui remercie les organisateurs «d'avoir rallumé la bougie pour rendre hommage à ceux qui ont porté haut la chanson oranaise». Selon M.Temmouh Abdellah, parolier connu pour avoir écrit plusieurs chansons à Ahmed wahby et à Blaoui El Houari,: «La chanson oranaise qui s'est imprégnée de la musique moderne (el asri), s'est toujours distinguée par ses paroles empruntées aux chouyoukh et le langage poétique arabe puisant ses racines dans le chant bédouin au rythme de la gasba et el gallal.» Au passage, il a cité le chanteur Benzerga dans les années 50, puis Blaoui et Ahmed Wahby, un peu plus tard, comme étant les piliers de ce style, pour avoir introduit des instruments modernes comme le violon, la guitare, le luth et l'accordéon. A propos de la situation de la chanson oranaise, la chanteuse Souad Bouali a soutenu que celle-ci «a toujours eu et aura sa place dans le paysage culturel national», estimant que «ce genre a son rythme spécial». «C'est un genre qu'on retrouve dans le raï, qui puise les paroles dans le quotidien des gens, notamment des jeunes. Un genre qui a évolué dans l'underground de la société», a soutenu un cadre de la direction de la culture, rappelant que «ce genre a chamboulé la donne musicale, en puisant dans le terroir (le melhoum et le bedoui)». Cette 2e édition a offert aux amoureux de la chanson oranaise, des moments de pur bonheur, dans une ambiance conviviale en gratifiant l'assistance de chansons fétiches, jouées magistralement par un ensemble de musiciens de qualité. Une occasion agréable de faire la fête, avec plein de sourires sur les visages des fans...