Un objectif de 27.000 expulsions pour l'année en cours des personnes en situation irrégulière. 17.350 sans-papiers ont été expulsés de France entre le 1er janvier et le 31 juillet, a annoncé ce jeudi, Eric Besson, ministre français de l'Immigration et de l'Identité nationale, qui précise: «On respectera à peu près cet objectif.» Le ministre a réaffirmé sa détermination de maintenir l'objectif de 27.000 expulsions pour l'année en cours des personnes en situation irrégulière, fixé dans la feuille de route pour l'année 2009 par le président Nicolas Sarkozy. Même si pour Eric Besson, l'expulsion de 17.350 personnes ces sept premiers mois, reste un nombre inférieur à celui de la même période en 2008, le ministre reste optimiste et affirme que l'objectif des 27.000 personnes reconduites à la frontière durant l'année en cours sera largement atteint et cela en dépit des dénonciations d'ONG et de nombreuses associations opposées à cette «politique du nombre» et aux conditions dans lesquelles s'effectuent «les reconduites aux frontières». Lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Immigration a accentué son intention de remplir les objectifs de la politique d'immigration, tant pour l'expulsion des «sans-papiers» qu'en matière d'intégration ou de droit d'asile. Tout en se montrant intransigeant, M.Besson a déclaré: «Je ne vais renoncer à rien», sur la rétention des enfants de sans-papiers, une pratique dénoncée par de nombreuses ONG. Des associations humanitaires se sont élevées durant l'été contre une multiplication des placements de familles avec enfants en centre de rétention administrative. Selon elles, les étrangers en situation irrégulière sont libres de choisir d'amener ou pas leurs enfants dans un centre de rétention ou les confier à l'extérieur. Ce décret, qui permet la rétention et qui fait que lesdits centres ont des chambres adaptées pour les enfants a été signé par Lionel Jospin, Daniel Vaillant et Elisabeth Guigou. La Ligue des droits de l'homme avait adressé une lettre ouverte au ministre pour lui demander de renoncer à de telles méthodes. «Nous vous demandons de mettre fin à cette inversion du droit qui ignore la spécificité de l'enfance et met notre pays dans une situation inacceptable au regard de ses engagements internationaux», écrivait-elle. Assumant ces faits, Eric Besson a précisé qu'il ne comptait pas mettre fin à cette pratique. Selon lui, les parents sont «libres de choisir d'amener ou pas leurs enfants dans un centre de rétention ou de les confier à l'extérieur». Le ministre de l'Immigration a tenté de démontrer que la France reste néanmoins «une terre d'accueil». Les pays d'émigration tels le Mali et l'Algérie sont autosuffisants et de plus, leurs ressortissants peinent à s'intégrer en République française. Dans ce sens, il a avancé une série de chiffres pour étayer ses propos. Ainsi, 104.827 titres de long séjour ont été délivrés entre le 1er janvier et le 31 juillet 2009 (+ 0,7%). En outre, les autorisations de séjour accordées au titre de l'asile sont en très nette progression (+22%) alors que celles délivrées dans le cadre de l'immigration familiale ont baissé de 7,6%. En dépit de la politique de fermeté adoptée depuis l'arrivée à l'Elysée de Nicolas Sarkozy et la création du très contesté ministère de l'Immigration, «les filières d'immigration illégales restent très actives. 86 d'entre-elles ont été démantelées du 1er janvier au 31 juillet, soit 30% de plus en un an», a indiqué Eric Besson. Le ministre de l'Immigration fera ce mercredi le bilan de sa politique, des reconduites à la frontière et sur le sort des enfants des étrangers en situation irrégulière.