Ce déploiement intervient après les accusations de Baghdad contre Damas, soupçonnée par son voisin d'abriter les commanditaires de deux attentats meurtriers en août dernier. Des renforts de soldats et de policiers irakiens ont été envoyés à la frontière syrienne pour faire cesser les infiltrations d'insurgés en Irak, a indiqué hier le chef de la police de la province d'Anbar (ouest). Ce déploiement intervient après les accusations de Baghdad contre la Syrie, soupçonnée par son voisin d'abriter les commanditaires de deux attentats le 19 août à Baghdad ayant fait près de 100 morts. «A la lumière de ce qui s'est passé à Baghdad et les preuves apportées par l'enquête sur l'implication de la Syrie, le Premier ministre a décidé de déployer de nouvelles forces militaires et policières à la frontière entre l'Irak et la Syrie pour empêcher les infiltrations», a affirmé le général Tarek Youssef al-Assal. Il n'a pas souhaité donner plus de précisions sur le nombre des effectifs supplémentaires déployés sur cette frontière traditionnellement poreuse, principal passage d'insurgés vers l'Irak depuis l'invasion américaine de 2003. «Nous chercherons constamment à fermer toutes les portes aux assassins», a lancé le Premier ministre Nouri al-Maliki lors d'une cérémonie à Kerbala, au sud de Baghdad, pour attribuer des lopins de terre à des victimes de l'ancien régime de Saddam Hussein. «Nous avons des reproches à l'encontre de nos frères, nos amis et les pays voisins. Ils nous ont dit qu'ils étaient à nos côtés et ils nous ont soutenus dans certaines situations. Mais que dire du refuge qu'ils ont une nouvelle fois apporté aux meurtriers», a ajouté le Premier ministre. «Ceux qui accueillent les terroristes, en paieront un jour le prix», a-t-il ajouté, en référence à la Syrie. Une crise diplomatique a éclaté entre l'Irak et la Syrie après les deux attentats suicide du 19 août qui ont visé les ministères des Affaires étrangères et des Finances. Le gouvernement de Nouri al-Maliki accuse depuis la Syrie d'abriter les commanditaires de ces attentats, qui selon lui, sont des membres du parti Baas interdit alliés à des membres d'Al-Qaïda. M.Maliki a réclamé, dans une récente lettre à l'ONU, que les auteurs soient jugés devant un tribunal international. «L'ampleur et la nature de ces crimes appellent une enquête qui s'inscrit au-delà de la compétence juridique irakienne et la poursuite des auteurs devant un tribunal pénal international spécial», a-t-il indiqué dans une lettre adressée secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Le président syrien Bachar al-Assad a dénoncé jeudi la demande irakienne. «Nous ne comprenons pas ce qui peut encore être internationalisé en Irak, car le contexte irakien est déjà fortement internationalisé depuis 1991», a déclaré le président syrien, en allusion à la guerre du Golfe, menée par des forces internationales, et l'invasion du pays par les Etats-Unis en 2003.