L'Irak va présenter des preuves à la Syrie sur l'implication de groupes basés sur son territoire dans des attentats meurtriers fin août à Baghdad, lors d'une réunion aujourd'hui à Ankara, mais a affirmé privilégier le «dialogue», selon un porte-parole du gouvernement irakien. «La délégation présentera des preuves sur les explosions» du 19 août à Baghdad, qui ont fait 95 morts et plus de 600 blessés, a affirmé hier Ali Dabbagh. «Ces preuves sont des aveux, des appels téléphoniques, l'argent et le soutien logistique apportés par des groupes basés en Syrie qui ont des liens avec Al-Qaîda», a ajouté M.Dabbagh. L'Irak a accusé la Syrie d'abriter les commanditaires des attentats contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances dans la capitale irakienne. Selon Baghdad, il s'agit de membres du parti Baas interdit en Irak qui ont commandité les attaques menées ensuite par des membres d'Al-Qaîda. La Syrie a démenti ces accusations. «L'Irak souhaite calmer la situation avec la Syrie à travers le dialogue et donner la chance aux discussions pour régler la crise», a toutefois précisé M.Dabbagh. La délégation irakienne «sera dirigée par le vice-ministre de l'Intérieur et comprendra des responsables de la sécurité des ministères de l'Intérieur et de la Défense», a précisé M.Dabbagh. L'Irak, qui ne cesse d'accuser la Syrie depuis fin août, avait appelé à la formation d'un tribunal international pour juger les coupables, ce que la Syrie avait fermement rejeté. Le chef de la diplomatie syrienne, Walid al-Mouallem, avait déclaré le 9 septembre que son pays était prêt à résoudre la crise avec l'Irak si son voisin présentait des «preuves». Par ailleurs, le président syrien Bachar al-Assad est attendu demain à Ankara qui joue le rôle de médiateur dans cette crise. Selon l'agence officielle syrienne Sana, M.Assad est attendu «mercredi en Turquie à l'invitation du Parti de la justice et du développement, pour prendre part à un iftar», repas de rupture de jeûne du ramadhan. Il doit évoquer à cette occasion avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan des questions bilatérales et la situation au Proche-Orient, selon l'agence.