La promotion de l'enseignement professionnel ne peut être un subterfuge justifiant la déperdition scolaire. Le ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, qui sera auditionné aujourd'hui par le président de la République, saura-t-il donner une explication à «l'échec» que semble essuyer l'enseignement professionnel? Interrogé hier lors de la conférence de presse qu'il a animée, M.Benbouzid a préféré éluder la question de la journaliste. Il est vrai que d'aucuns vous diront que cela relève du ministère de la Formation professionnelle si ce n'est le fait, que le département d'El Hadi Khaldi palpite au rythme des milliers d'élèves recalés et exclus par l'école de son homologue Boubekeur Benbouzid et que cependant, la déperdition scolaire continue à faire des victimes parmi les jeunes. C'est d'ailleurs pour cela que les deux ministres, celui de l'Education nationale et celui de la Formation professionnelle, subiront respectivement aujourd'hui et après-demain le test d'audit, test qui demeure une simple formalité dont les ministres s'acquitteraient brillamment. Les retombées dues à l'absence de concertation entre les deux départements sont vite ressenties et influent négativement sur les résultats que doit atteindre l'enseignement professionnel. Une commission mixte mise sur pied a été pourtant chargée de mettre en place les mécanismes d'orientation des élèves sortant de l'enseignement général. Cette commission comprend des représentants des deux ministères, celui de la Formation et de l'Enseignement professionnels et de l'Education nationale. Il est vrai que la tâche ingrate échoit au département de M.Khaldi, mais la participation effective du ministère de Benbouzid demeure essentielle. La prochaine rentrée pédagogique professionnelle 2009/2010 aura lieu probablement à la mi-octobre et concernera plusieurs centaines de milliers d'élèves à travers les 48 wilayas. Il faut rappeler que la réforme de la formation et de l'enseignement professionnels initiée par Bouteflika a été accompagnée et dotée d'une importante enveloppe financière. Les crédits annuels d'équipement ont atteint les 24 milliards de dinars en 2009. La décision de généraliser l'enseignement professionnel à partir de septembre 2009 serait déjà prise. Pour la prochaine rentrée, l'enseignement professionnel sera sanctionné, sur décision du président de la République, par trois diplômes: niveaux 1, 2 et 3. M.Benbouzid que certains considèrent comme le «fossoyeur» de l'enseignement technique appelé à disparaître au profit de l'enseignement professionnel, avait estimé que «l'enseignement technique, n'est pas mort en Algérie. Nous l'avons tué dans l'éducation, mais il va renaître de ses cendres dans l'enseignement professionnel.» Ajoutant que «si nous avons créé l'enseignement professionnel, c'est parce que c'est une utilité nationale de première importance et que 90% des élèves qui étaient dans l'enseignement technique au lycée ne réussissent pas à l'université».