Un fonds destiné à l'encouragement des énergies renouvelables sera créé. Il sera alimenté par la fiscalité pétrolière. Chose qui sera inscrite dans la loi de finances 2009. Le pétrole et le gaz ne seront plus là dans quelques années pour faire fonctionner les voitures, le chauffage et les machines des usines. Le gouvernement a décidé de ne plus attendre pour se lancer vers la perspective de l'utilisation des énergies renouvelables. Pour cela, un fonds sera créé et destiné à stimuler leur développement. Il sera alimenté à partir de la fiscalité pétrolière. En attendant que ce scénario puisse prendre corps, il reste le choix de faire prolonger le plus longtemps possible la durée de vie des gisements pétroliers et gaziers. Mais même pour cela, il faut importer les nouvelles technologies d'extraction assistée. En outre, le plus longtemps possible ne veut pas dire éternellement. Et la technique, censée prolonger la durée de vie des gisements, est la même qui va conduire à leur épuisement rapide. Ce qui est logique, car plus on extrait d'hydrocarbures, moins il en reste dans le puits. L'avantage offert par les énergies renouvelables est qu'elles ne sont pas épuisables. L'Algérie a ainsi l'opportunité d'utiliser l'énergie solaire pour alimenter les consommateurs. Il est à se demander si les revenus du Fonds seront suffisants pour couvrir toutes les dépenses nécessaires à l'installation des panneaux solaires et à l'achat des batteries pour la stocker. Si pour les entreprises, les budgets pourraient être dégagés relativement sans encombre, il n'en sera pas de même pour les particuliers. Une fois que les installations sont acquises, il faut encore déterminer le prix de cette énergie qui ne sera certainement pas gratuite. A l'heure actuelle déjà, ce ne sont pas les contestations des clients qui manquent pour soutenir que la facture est déjà assez élevée. Malgré ce constat, Sonelgaz trouve qu'il faut encore augmenter le prix de ses prestations. D'un autre côté, les capacités financières de Sonatrach suffisent juste pour finaliser les projets déjà entamés ou inscrits. Au plan des prévisions, le tableau devra encore rester noir pendant quelques années. A moins que le prix du pétrole continue à remonter rapidement. Dans ce contexte, il faut trouver les financements nécessaires pour encourager l'utilisation des énergies renouvelables. Des arbitrages inévitables sont nécessaires car dans le même laps de temps, le gouvernement tentera de faire progresser des projets industriels dans le raffinage et dans les industries pétrochimiques qui sont censés aboutir à la production de produits nobles. Dans le raffinage, par exemple, l'Algérie n'est pas loin de devoir solliciter les partenaires étrangers pour importer d'importantes quantités de gasoil pour répondre à la tendance graduelle de diésélisation du parc automobile national. Dans tous les cas, le risque est grand de consommer sans retenue les revenus des hydrocarbures, ne laissant aucune chance aux générations futures de tirer profit de ces richesses et sans connaître leur niveau futur. C'est demain qu'aura lieu à Vienne la réunion de l'Opep pour décider des quotas de production de ses membres pour les mois à venir avec le souci d'éviter un nouvel effondrement des prix. Pourtant, cette perspective pessimiste semble s'éloigner de jour en jour à cause de la règle simple de l'offre et de la demande. Les ressources ne cessent de s'épuiser et les nouvelles découvertes ne sont pas toujours à un niveau très élevé alors que la demande de la consommation prend la tendance inverse. L'Algérie n'est pas épargnée par le problème de l'épuisement des ressources, que ce soit pour le pétrole ou le gaz. Les choix qui s'offrent à elle sont de deux types. Il s'agit soit de s'orienter vers les énergies renouvelables, soit de renforcer l'activité de recherche des hydrocarbures. Cela servira à la fois à répondre aux demandes de consommation, mais surtout à un renouvellement et à une extension des réserves nationales. Ces dernières sont essentielles pour être dans la capacité de poursuivre le programme des exportations, seul capable de fournir des devises étrangères au pays afin de poursuivre ses importations en produits de tous genres. Mais disposer de réserves puis de revenus ne fera pas nécessairement de l'Algérie un pays prospère car tout dépend de la politique d'investissement et de distribution, non seulement de l'énergie mais aussi de ses revenus. Le risque de voir le pays s'enrichir davantage en remplissant les caisses sans des retombées positives sur le peuple n'est pas totalement écarté.