Photo : Slimene S. A. M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, a annoncé récemment la création par le gouvernement d'un fonds pour les énergies renouvelables dans le cadre de la prochaine loi de finances 2010, les revenus de ce fonds proviennent à 1 % des redevances pétrolières. Ce fonds qui a été réclamé par le président de la République lors de l'audition du secteur de l'énergie devra appuyer les projets d'énergie renouvelable que l'Algérie devra promouvoir les années à venir, préparant ainsi l'ère de l'après-pétrole. En attendant que le nucléaire fasse son apparition, le programme ne prévoit qu' à partir de 2020 seulement la création de la première centrale, l'Algérie semble consciente qu'il va falloir se préparer à une baisse ou à une raréfaction des sources d'énergies conventionnelles. Ce fonds sera dans son principe le même que celui qui a été créée pour l'électricité. Lors d'une rencontre récente sur le développement des énergies renouvelables organisée sous l'égide du ministère de l'Energie et des Mines, un responsable a souligné tout l'intérêt porté depuis longtemps par notre pays au créneau des énergies renouvelables, considérée comme «un des axes de sa politique énergétique» et ce au regard du haut potentiel que recèle notre pays dans ce domaine, particulièrement dans le solaire. En effet, l'Algérie recèle, dit-il, « un potentiel solaire estimé à 169 TWh/an (Tetra watt heure)». De plus, la loi relative à l'électricité, promulguée en 2002, a intégré le souci de faire des énergies renouvelables un élément important du mix énergétique national. Cette loi a prévu des avantages significatifs pour l'électricité produite à partir des énergies renouvelables; des primes qui peuvent « aller jusqu'à 300% du prix de l'électricité classique ». Le ministère de l'Energie prévoit aussi une série de projets entrant dans le cadre du développement des énergies renouvelables. A titre d'exemple, le programme indicatif de développement des infrastructures de production d'électricité » prévoit de porter la part des énergies renouvelables dans le bilan électrique national à 5%, à l'horizon 2015 et à 10% à l'horizon 2030. Le guide de énergies renouvelables rappelle que ces deux dernières décennies, les énergies renouvelables étaient surtout utilisées pour alimenter des sites isolés (montagne ou zone désertique) ou dans des pays où la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables était subventionnée. Pour préparer l'alternative énergies renouvelables, l'Algérie a mis en place trois organismes de recherche depuis 1998. Il s'agit du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), de l'Unité de développement des équipements solaires (UDES), l'Unité de développement de la technologie du silicium (UDTS). Sur le plan des opérateurs économiques, plusieurs sociétés sont déjà très actives dans le domaine des énergies renouvelables. On compte actuellement « des dizaines d'opérateurs privés dont l'activité touche aux énergies renouvelables », relève- t-on. Le ministère de l'Energie a créé dans cet ordre d'idées une joint-venture s'occupant des énergies. Il s'agit de la société New Energy Algeria (NEAL) dont le projet de centrale hybride solaire gaz de 150 MW avec 125 MW cycle combiné gaz et 25 MW en champ solaire, soit 5% minimum produits à partir du solaire. En parallèle, plusieurs projets sont lancés à titre expérimental, l'irrigation dans la steppe, l'électrification des villages du grand sud. Le solaire algérien sera aussi plus soutenu avec la concrétisation du grand projet Desertic que veut lancer l'Europe avec certains pays de la région dont l'Algérie qui dispose de plus grandes réserves solaires.