Ce masque ne peut qu'assombrir notre esprit; il faut laisser respirer son être pour trouver la paix en soi, voilà le but à atteindre... Mardi dernier, les amateurs du 4e art ont été conviés au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, pour assister à un monologue de l'association Achbal Aïn Benian intitulée Sotra-teg de Hassen Tlilani, adaptée par Djaïb Kamel et mise en scène et interprétée en monologue par Abbas Mohamed Islam, la musique est de Zine-Eddine Alouane. Cette représentation entre dans le cadre du programme Spécial Ramadhan concocté par la direction de ladite institution, qui s'étalera tout au long du mois sacré. Pour ce genre d'initiatives, il s'agit surtout d'oeuvrer en vue de renouveler et d'innover dans la création en s'ouvrant sur les autres arts scéniques et toutes les expressions artistiques de manière à continuer dans cet art et à dévoiler ces injustices que les peuples, en général, et l'être humain, en particulier, subissent. Décidant de demander la main de sa bien-aimée, le héros de la pièce ne s'attendait sûrement pas à une découverte, où la cruauté de la réalité dépasse celle de l'imagination: le visage angélique de sa bien-aimée cachait, en réalité, une méchanceté sournoise, en fait, elle n'est que la victime d'une violence sociale des plus cruelles, où l'hypocrisie bat son plein. Cela peut sembler simple, pourtant beaucoup n'affirment pas leur personnalité et montrent une image fausse d'eux-mêmes. Pourquoi avons-nous du mal à être authentiques? Nous nous rendons également conformes aux règles que le politique et la société nous imposent, ce qui change en partie, voire même entièrement, notre être. Nous nous plions aux vouloirs des autres et n'osons pas nous affirmer si nous nous sentons trop différents. Nous prenons exemple sur des stéréotypes pour nous sentir plus à l'aise, pour nous faire accepter, pour nous insérer dans la masse. Etre soi-même, c'est faire des choix et les assumer. Se montrer comme on est, sans chercher à se camoufler derrière des stéréotypes basés sur le superficiel. Sans savoir sur quel pied danser. Nous avons tous en nous des désirs, des convictions, des besoins et des passions. Arriver à les exprimer et à les mettre sur pied représente un épanouissement et une ouverture d'esprit que peu soupçonnent, et que beaucoup n'atteignent malheureusement pas. C'est pourtant l'objectif que nous devrions tous nous fixer: cela peut paraître légèrement égoïste, mais pour se sentir bien il faut apprendre tout d'abord à s'écouter. Si l'on n'est pas soi-même, on ne peut pas être heureux et épanoui. On se camoufle, on s'étouffe sous un masque. Oui, nous sommes dans la norme, mais nous ne sommes pas vrais, nous ne sommes pas nous. Ce masque ne peut qu'assombrir notre esprit; il faut laisser respirer son être pour trouver la paix en soi, voilà le but à atteindre...