La direction de l'éducation de Bouira est dans la tourmente avec la multitude de scandales qui l'ont projetée sur le devant de la scène. C'est hier que 161.368 élèves ont rejoint les bancs de l'école pour une nouvelle année scolaire. En données chiffrées, cette rentrée se caractérise par l'inscription de 2625 nouveaux élèves. Le palier primaire recevra dans ses 530 écoles quelque 71.718 enfants alors que le moyen ouvrira les 103 CEM pour 27.761 collégiens. Quant au cycle secondaire et ses 35 établissements, il accueillera 24.873 élèves. Le moins que l'on puisse dire est que cette rentrée ne ressemble pas aux précédentes. Le Ramadhan et les frais générés, l'approche de l'Aïd, les fêtes familiales d'été, les factures d'électricité, de gaz...la flambée des prix sont autant d' éléments qui ont gâché la vie des citoyens. A cette difficulté purement financière vient s'ajouter l'incertitude qui prévaut après un été caractérisé par les scandales, les enquêtes et les sanctions contre les responsables de cette institution. La direction de l'éducation de Bouira est dans la tourmente avec la multitude de scandales qui l'ont projetée sur le devant de la scène. L'exemple à retenir est celui du lycée Hamza (voir notre édition du 12/09/2009). La nomination de l'ex secrétaire général de la direction de l'éducation, cadre mis sous contrôle judiciaire, à la tête de cet établissement réputé pour ses résultats, son sérieux et sa discipline, n'a pas été du goût des personnels qui menacent de recourir à un débrayage. Une menace mise à exécution hier puisque les professeurs auraient refusé de prendre les emplois du temps. Les adjoints d'éducation ont débrayé pour leur part en signe de protestation contre le mépris et la marginalisation dont ils disent être victimes. La rentrée hier a été également caractérisée par une coupure de courant dans toute la ville de Bouira, fait qui a interrompu la cérémonie de levée des couleurs dans l'ensemble des établissements qui utilisent la sonorisation. Sur un autre plan, le tablier avec l'obligation d'uniformiser les couleurs pose déjà problème sachant que l'objet se fait rare. Un parent dira: «Comment s'est fait le choix des couleurs? Est-ce qu'il y a sur le marché 8 millions de tabliers?» A la direction de l'éducation, plus précisément au service des personnels, les files se forment déjà. Des enseignants ayant exercé en majorité comme contractuels, cherchent des postes vacants. Des enseignants qui se sont retrouvés sans poste en raison des suppressions de postes sont légion dans cette wilaya. On parle déjà d'un autre scandale latent qui risque d'éclabousser dans les prochains jours un secteur sujet à des malversations. Le choix des vendredi et samedi comme journées de repos, décision qui va obliger l'enfant à étudier jusqu'à 17h30, est aussi un fait qui ne laissera pas les gens sans réaction. 8 heures d'étude par jour sont inconcevables dans un pays où l'enfant souffre d'une malnutrition caractérisée, où les enseignants se plaignent à longueur d'année de l'emploi du temps surchargé, où certaines écoles primaires pour cause d'exiguïté ont recours à la double vacation. Aussi, le Cnapest promet des actions si rien n'est fait pour améliorer les conditions de travail. Il est fort probable que la majorité des élèves, notamment ceux des lycées, retarderont cette rentrée jusqu'après les fêtes de l'Aïd. La reprise n'a pas été habituelle si on excepte les cérémonies officielles où tout a été réglé à la lettre. Espérons que le nouveau directeur, animé d'une bonne volonté, arrivera à redresser la barre, du moins pour la wilaya de Bouira.