Hier, c'était une rentrée scolaire bariolée de mille et une couleurs en attendant les deux couleurs choisies pour les tabliers des garçons et des filles dans le primaire. Ces tabliers vont se décliner simplement en bleu pour les garçons et en rose pour les filles. Les élèves n'en seront que plus rajeunis, comme avant quand ils étaient bébé. Couleur bleu pour les bébés garçons et couleur rose pour les fillettes et tout le trousseau qui suit. Ainsi, la mixité sera plus visible, n'en déplaise à ses détracteurs. Des associations de parents d'élèves des wilayas du Sud estiment, pour leur part, idéal le choix de la couleur blanche pour les lycéens, au vu des spécificités du climat qui prévaut dans ces régions. Cette couleur absorbe en effet aisément la chaleur et les morsures du soleil. Pourquoi n'a-t-on pas procédé auparavant à un sondage d'opinion auprès des parents et des enseignants? Leur avis aurait certainement pesé sur la décision et c'est reconnaître leur autorité parentale et éducationnelle. Mais est-ce que les couleurs, bien que pastels, choisies pour le primaire sont adéquates? Toutefois, il est à se demander si cela ne va pas perturber le caractère de ces jeunes lycéens et lycéennes, futurs adultes, au moment où leur personnalité est en train de s'affirmer. Le port vestimentaire en est un paramètre important. Chacun veut se distinguer. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir sous le tablier pour distinguer le choix de tout un chacun pour les couleurs, la façon, l'aspect de leurs habits...c'est tellement divers! Cette uniformisation ne ressemble-t-elle pas aux courants socialisants ou nationalistes de tristes époques? Ou alors servira-t-il de «cache-misère», comme était qualifié le «haïk» porté par nos mères, pour cacher la pauvreté de la majorité des enfants scolarisés et atténuer les différences apparentes? «Cachez-moi ce sein que je ne saurais voir», disait le poète. Mais au fait, qu'en est-il du prix? Ces «uniformes» sont cédés à 600 dinars pièce à l'école, alors qu'ils sont proposés à 400 DA dans les commerces. Où se situe la solidarité de l'Etat?