Le budget complémentaire du secteur des affaires religieuses a atteint 14,359 milliards de dinars pour l'exercice 2009. Le gouvernement s'est ressaisi en augmentant le budget du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. Ceux en charge de la gestion des mosquées à travers les différentes wilayas du pays se trouvaient souvent incapables de subvenir aux besoins fondamentaux pour assurer la meilleure gestion des lieux de culte. En plus du manque d'encadrement lié à la rareté de postes budgétaires, la quasi-totalité des mosquées ne disposent pas de budget fixe et suffisant à la couverture des besoins du lieu de culte, notamment durant le mois de Ramadhan qui connaît des fréquentations record. Quelques témoignages recueillis auprès des fidèles à Alger montrent que la gestion, la préservation et l'entretien des mosquées constituent un impératif pour les gestionnaires des lieux du culte étant donné le manque flagrant de moyens humains et matériels en place. La rareté de l'eau, les couvertures crasseuses et l'aménagement incorrect des endroits réservés à l'ablution sont autant de problèmes dont la solution dépend des donations d'âmes caritatives, qui suppléaient à un budget de fonctionnement des mosquées rachitique. Selon un citoyen rencontré à la mosquée Abdelhamid-Ben Badis, Alger-Centre, les aides reçues par les mosquées sont en deçà des besoins des fidèles dont le nombre ne cesse d'augmenter ces dernières années. «Il existe des mosquées où l'on ne trouve ni mules ou babouches pour se laver les pieds, ni éclairage dans les sanitaires...», nous confie notre interlocuteur et d'ajouter: «Les fidèles de leur côté doivent faire preuve de civisme en préservant les biens et les équipements de la mosquée, quelques-uns gaspillent l'eau quant les autres volent les babouches et souliers à l'intérieur du lieu de prière.» «Quand on n'est même pas sûr de retrouver ses chaussures une fois enlevées en ces lieux sacrés, tout donc peut survenir en ces endroits», nous dit un citoyen de Bordj-El Kifan, qui estime que le recrutement d'agents d'entretien et de gardiens, notamment au niveau de grandes mosquées contenant des équipements de valeur, est indispensable. Selon un imam, les insuffisances enregistrées dans les mosquées font que l'imam ne pourra jamais gérer la mosquée seul sans l'aide de fidèles et une amélioration du budget de fonctionnement qui reste largement insuffisant. L'état, souvent déplorable dans lequel se trouvent nombre de mosquées à travers le territoire, s'explique par l'inexistence d'une véritable prise en charge ou peu performante lorsque celle-ci existe. Les correspondances récurrentes adressées par les imams et les commissions des mosquées aux collectivités locales et à la tutelle pour solliciter leur aide dénotent des problèmes dans lesquels se morfondent les lieux du culte. Les commissions des mosquées indiquent de leur côté que les lieux de culte dépendent à plus de 80% des dons. Plusieurs fois, l'imam est contraint de faire l'appel à l'aide à travers ses prêches bien que cette infrastructure soit un établissement public demandant outre un soutien financier, un vrai budget de fonctionnement. Pour parer à cette situation, quelques commissions de mosquée se sont converties en coopératives immobilières en érigeant des locaux commerciaux, des parkings autopayant à proximité des mosquées et cela dans une anarchie totale. Auparavant, l'argent de la zakat a connu un recul important au niveau des mosquées en raison de la situation sécuritaire prévalant ces dernières années. Toutefois, sur ce plan, les choses ont tendance à évoluer comme nous l'indique un imam selon lequel, «l'imam a retrouvé son rôle de récepteur de l'argent de la zakat», cela à la faveur de l'amélioration de la situation sécuritaire, appuie le chargé de la communication au département des affaires religieuses. Contrairement à quelques dispositions de la loi 91 et avec le statut particulier promulgué en 2008, l'imam a retrouvé un certain standing à l'instar d'autres cadres du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs. En outre, selon la même source, il a été constaté également un chevauchement dans les prérogatives de l'imam et celles des membres des commissions des mosquées. Ces derniers tentaient souvent d'influer sur le rôle pédagogique de l'imam. Par ailleurs, le gouvernement a pris en charge en partie les revendications du département de Bouabdallah Ghlamallah, même si la mosquée reste le bien des Wakfs et non de l'Etat. De ce fait, le budget complémentaire du secteur des affaires religieuses a atteint 14,359 milliards de dinars pour l'exercice 2009, précise la même source.