Même les familles dont les revenus oscillent entre 15.000 et 25.000 dinars sont en train de se serrer la ceinture. Cette année, la fête de l'Aïd El Fitr revêt un cachet particulier puisqu'elle intervient une semaine après la rentrée scolaire. Ceci engage des frais supplémentaires difficilement supportables pour les parents d'élèves de condition sociale modeste. Les aides sociales que distribuent les APC ne profitent qu'aux familles les plus démunies. Mais compte tenu des frais énormes que nécessite la rentrée scolaire, même les familles dont les revenus oscillent entre 15.000 et 25.000 dinars sont en train de se serrer la ceinture. La rentrée scolaire a absorbé l'ensemble des économies, ne laissant point de perspectives pour les deux journées de l'Aïd, nécessitant aussi de gros frais. Généralement, dix jours avant le jour J, les femmes prennent d'assaut les magasins d'alimentation générale pour faire les achats inhérents à la préparation des gâteaux. Cette année et contrairement aux précédentes, l'affluence est très faible sur les différents points de vente. Le magasin qui attire le plus les familles en cette occasion, est celui situé en face de la Grande-Mosquée. Hier, l'ambiance y était plutôt tiède. L'augmentation des prix des cacahuètes, de la noix de coco, les oeufs et la farine est devenue une tradition, ce qui rebute les clientes. Le même constat est à établir, concernant les achats de jouets qui, d'habitude, enregistrent des records en cette période. Bien que la majorité des trottoirs en sont bondés, l'achat de jouets se fait trop timide, avons-nous constaté lors de notre tournée, hier, dans la ville de Tizi Ouzou. Malgré tous ces aléas, il rest que l'Aïd El Fitr est ancré dans les traditions de la région. En dépit de tous les sacrifices que cette fête engage, elle reste un jour très attendu par tous, particulièrement avec impatience par les enfants. Les enfants qui sont loin des soucis du porte-feuille, se seront parés de leurs plus beaux atours et ils seront aussi bien endimanchés dans une semaine. Le bonheur des enfants mérite quand même le sacrifice des parents.