Usant de moyens habituels, des dizaines de citoyens se sont regroupés au niveau des communes de Flifla, Aïn Kachra, Béni Bechir et Djamel Ramdane. Pas moins de 25 personnes ont été arrêtées avant-hier par les forces de l'ordre, dépêchées au niveau de trois communes à Skikda où ont éclaté des émeutes violentes. Les 25 mises en cause ont été présentés devant la justice pour attroupement illégal et atteinte à l'ordre public. Usant de moyens habituels, des dizaines de citoyens se sont regroupés au niveau des communes de Flifla, Aïn Kachra, Béni Bechir et Djamel Ramdane, pour exprimer leur courroux. Ces citoyens ont, dans un premier temps, bloqué les issues menant à leurs communes respectives, réclamant leurs droits pour une vie descente. Ensuite, ils s'en sont pris au siège d'Algérie-Poste, de l'APC et à tout ce qui représente l'Etat. Des scènes de déprédations ont été alors constatées et deux édifices ont été saccagés. Dans leur furie, les citoyens n'ont pas épargné le commissariat situé dans la localité de Flifla. Ce n'est pas la première fois que la région de Skikda est secouée par des émeutes, à cause de la mal-vie. Le dernier «soulèvement» populaire, ayant provoqué une colère extrême chez les habitants des douars et mechtas les plus reculés a pour cause les insuportables désagréments engendrés par les dernières pluies. Les stigmates des incidents étaient encore visibles hier. Certains témoins ont souligné que ce qui s'est passé dans leur ville pourrait se reproduire ailleurs, soulignant que c'est l'ultime recours pour exprimer leur ras-le-bol et dénoncer leur malheureuse existence. «Nous n'avons rien, à croire que nous ne sommes pas dans un pays qui a acquis son indépendance depuis 1962! C'est honteux pour un pays aussi riche que le nôtre...», s'insurge, avec colère, un habitant de l'une des localités, contacté par téléphone. Et de poursuivre: «Alors que nos richesses profitent à d'autres, nous, on hérite de la misère et la pauvreté.» Certaines de ces régions qui se sont soulevées n'ont même pas bénéficié de gaz. L'eau se fait rare et les coupures d'électricité sont récurrentes. Un étudiant de la région dira: «C'est aberrant comme situation, cela fait des années que les habitants des régions reculées de Skikda n'obtiennent que des promesses, du concret, rien.» Les émeutes et les manifestations de rue ne sont pas spécifiques à la wilaya de Skikda. Plusieurs wilayas se soulèvent pour les mêmes revendications socioéconomiques, pour dénoncer la misère, la pauvreté, l'absence du gaz, de l'électricité et de l'eau. La mal-vie des citoyens de la région de Skikda n'est pas due aux seules mauvaises conditions sociales qui caractérisent leur quotidien. Se considérant comme les laissés-pour-compte de la société, ils vivent aussi la psychose du terrorisme. C'est une région qui a été particulièrement bouleversée par les sectes criminelles qui ont marqué la population.