Le jeune buteur (21 ans) va vouloir montrer qu'il a bel et bien sa place en équipe de France. Karim Benzema, critiqué en Bleu, en train de s'imposer en Blanc, a une occasion rêvée de briller devant la France du football quand son Real Madrid reçoit l'Olympique de Marseille, mercredi pour la 2e journée de la Ligue des champions. Le jeune buteur (21 ans) va vouloir montrer qu'il a bel et bien sa place en équipe de France, où Raymond Domenech lui a préféré en 2009 Nicolas Anelka, André-Pierre Gignac ou même le revenant Peguy Luyindula. Auteur de son premier doublé avec le Real, samedi contre Tenerife (3-0), «Benzegol» a marqué des points. S'il ne joue pas tous les matchs, puisque l'entraîneur Manuel Pellegrini fait tourner, il est attendu contre l'OM. Son précédent doublé remontait d'ailleurs à un match au Vélodrome en mai où Lyon avait torpillé les espoirs de titre de l'OM (3-1). «Je ne veux pas paraître individualiste, mais ce serait un peu bizarre que je ne joue pas contre Marseille, a dit Benzema après son doublé. C'est toujours très motivant de jouer contre une équipe française.» Après une pré-saison madrilène prometteuse, il a un peu déchanté. Il n'est pas titulaire indiscutable depuis le début de la saison, en raison d'une forte concurrence au poste d'avant-centre (Raul, Higuain, Van Nistelrooy). Eclipsé par les flamboyants néo-galactiques Kaka et Cristiano Ronaldo, Benzema a séduit le Bernabeu par son efficacité samedi (trois frappes, deux buts), grâce aussi à l'entrée en jeu décisive de Kaka, qui a débloqué un jeu merengue balbutiant. «Je n'ai aucun problème de confiance, a-t-il ajouté après son doublé. Je suis chaque fois un peu mieux. Il y a des rotations, c'est normal et je le vis bien. Il y a de la concurrence, mais chaque fois que je joue, j'arrive à faire la différence et j'en suis heureux.» Plus heureux qu'en Bleu, où Benzema n'a jamais joué plus d'une mi-temps en 2009 (191 minutes en huit matches)... Il a même évoqué ses difficultés en sélection, dimanche lors de l'émission Téléfoot. «En club, ça se passe super bien mais en équipe de France, je ne sais pas, ça ne se passe pas bien, a-t-il expliqué. Je ne joue pas pareil, je ne suis pas trop en confiance. Sur la rentrée dernière, j'étais tellement déçu que je n'avais pas forcément envie de jouer, envie de tout donner». Entré en jeu pour le dernier quart d'heure à la place de Yoann Gourcuff contre la Roumanie, le 5 septembre (1-1), Benzema n'avait rien réussi et, pire, paru démotivé alors que la France jouait sa place au Mondial-2010. «Il faut que je travaille. Quand il faut percuter, je donne la balle (avec les Bleus, Ndlr) et quand il faut donner la balle, je percute. Je me suis reconcentré. Même sur cinq minutes, je sais que je suis capable de faire la différence.» Ce match contre l'OM reste sa meilleure occasion de séduire à nouveau le sélectionneur. Domenech? «De mon côté, je n'ai aucun problème avec lui. Il faut lui demander s'il a un problème avec moi», a dit Benzema. S'il veut devenir, comme il en rêve, «le meilleur joueur du monde», il sait ce qu'il lui reste à faire.