De Reghaïa à Alger-centre, de Aïn Naâdja à Bouzaréah, de Bab Ezzouar à Kouba, c'est le calvaire. «J'habite à Aïn Naâdja et je travaille à Ben Aknoun au ministère des Finances. Pour arriver à l'heure à mon travail je dois me lever à 6 heures du matin», se plaint H.B., la quarantaine. Ainsi, ce haut fonctionnaire de l'Etat se voit privé d'une heure de sommeil. Et pour cause, pour effectuer le trajet d'une dizaine de kilomètres, il lui faut plus d'une heure, le temps de déposer ses enfants à une école primaire de Kouba puis d'emprunter l'autoroute vers les hauteurs de la capitale. Pour ce père de famille, le souci est double, écoutons-le: «D'habitude je dépose mes enfants devant l'école à 8h45, à l'heure de l'ouverture de l'établissement. Aujourd'hui, je dois les déposer à 7h30. Autrement dit, ils resteront sur le trottoir de la rue pendant un long quart d'heure». Une question: quelle est la source de tout ce chamboulement? Pour avoir la réponse, une virée sur les rues d'Alger s'impose. Aujourd'hui, la capitale s'est réveillée sur un concert de klaxons stridents. De Reghaïa à Alger-Centre, de Bab Ezzouar à Kouba, de Aïn Naâdja à Bouzaréah, du Champ de manoeuvres à El Biar et de Sahat Echouhada (Place des martyrs) à Dely Ibrahim, pour ne citer que ces voies, les rues sont devenues de véritables fleuves métalliques en furie. Et pour cause, plus d'un million d'étudiants effectuent leur rentrée à l'université. Sur les rues, ce sont plutôt, les autocars de l'entreprise Tahkout qui font leur réapparition. Ainsi, plus d'un millier de bus se sont «déversés» sur les rues. Motif: assurer le transport des étudiants de leurs cités de résidence vers les différents campus. En plus de cela, l'Entreprise de transport urbain et sururbain d'Alger (Etusa) a mis à la disposition du ministère de l'Enseignement supérieur pas moins de 300 bus. Au total, cela fait entre 1500 et 2000 bus mobilisées pour le transport universitaire. Dans un communiqué daté du 1er octobre dernier, le ministère des Transports a confirmé «la commande de 210 autobus au profit de sept entreprises de transport urbain de wilaya». Aussi, le département de M.Amar Tou a fait état de «la création en cours de 27 autres entreprises de transport urbain de wilaya pour lesquelles des besoins de l'ordre de 600 autobus pourraient être exprimés». De tels chiffres laissent présager le pire pour des villes déjà en proie à des embouteillages monstrueux. A Alger, la situation est tout simplement intenable.