20 ans après la chute du mur de Berlin, quelles influences du passé? Quelles attentes? Des poètes livrent leurs impressions... L'Association culturelle Cadmos organise depuis le 1er et jusqu'au 9 octobre, la troisième édition de «A front-Tiers de poésie», une manifestation dédiée à la poésie sans frontière laquelle se produira dans les villes de Béjaïa et d'Alger. «Ce sera l'occasion pour les poètes que nous accueillons de se traduire mutuellement, de faire des lectures et des interventions dans divers lieux», indique la poétesse et présidente de l'association, Samira Negrouche. Cette année, la thématique des textes a été axée sur les vingt ans de la chute du mur de Berlin. Certains poètes témoigneront comment ils ont vécu l'époque du mur et les périodes qui lui ont succédé et d'autres. D'autres, un peu plus jeunes, parleront de l'influence d'une époque qu'ils n'ont pas connu et qui continue dans les mémoires des pays et des peuples. 13 poètes de différents pays prendront part à cette aventure. Timo Berger d'Allemagne, Carole David du Canada, Henry Deluy de France, Rose-Marie François de Belgique, Syvia Geist d'Allemagne, Yamilé-Haraoui-Ghebalou, Miloud Hakim, Brahim Tazaghart, Lazahri Labter et Samira Negrouche d'Algérie, Krassimir Kavldjièv (France-Bulgarie), Kalju Krusaa (Estonie) et Lambert Schelcter. Au programme: ateliers de traduction, lectures, conférences et rencontres. On notera diverses rencontres poétiques, d'abord lundi à Béjaïa à la libraire Tira, mardi après-midi au théâtre régional de Béjaïa, mercredi à 18h à la galerie d'art Benyaa, avec l'accompagnement musical de Nouredine Saoudi, musicien et interprète et enfin le jeudi 8 octobre au centre culturel français à 14h30. Sera disponible à cette occasion, un recueil de poésie, la première édition du collectif Triangle qui a fait suite à l'édition de 2008. En effet, des ateliers de traduction réunissant des poètes qui sont aussi des traducteurs reconnus, se sont traduits mutuellement passant parfois par une troisième langue «pont». L'arabe, le tamazight et le français n'ont pas été traités dans ce livre comme des langues étrangères précise Samira Negrouche sur la couverture de ce recueil, mais plutôt comme des langues complémentaires, celles des poètes algériens qui les maîtrisent et qui ont traduit des poètes invités, avec une certaine liberté prise dans la traduction. «Les littératures des pays de l'est de l'Europe nous ont souvent fascinés et attirés; elles ont été au plus près des écrivains algériens à l'instar de Kateb Yacine ou de Djamal Amrani, elles ont déterminé les vies et les oeuvres d'écrivains aussi proches que lointains de la frontière du mur. Que pouvons-nous dire de l'influence de ce mur sur les vies, les pensées et les imaginaires de leurs auteurs? Quelles ont été les perspectives d'avenir et les attentes après la chute? Après la fondation et l'élargissement de l'Europe? Comment Berlin, centre névralgique d'une époque haute en histoire a-t-elle dépassé les douleurs du passé puis nidifié et accompagné toutes ces énergies créatrices?», se demandera-t-on.