Cette découverte aidera à soigner les cancers, certaines maladies héréditaires et permettra de comprendre le phénomène du vieillissement. Le prix Nobel de médecine pour l'année 2009 a été attribué à trois chercheurs américains: Elizabeth H. Blackburn (université de Californie, San Francisco), Carol W. Greider (Johns Hopkins university School of Medicine, Baltimore) et Jack W. Szostak (Harvard Medical School; Massachusetts General Hospital, Boston). A titre de récompense pour leur découverte, le trio de chercheurs américains va recevoir plus de 973.000 euros. Cette découverte pourrait avoir des conséquences dans divers domaines, comme la cancérologie, le traitement de maladies héréditaires et sur l'espérance de vie elle-même. Les travaux de ces trois chercheurs peuvent donc contribuer à mieux comprendre les causes et les effets du vieillissement chez la personne normale (le stress, par exemple, réduit la taille des télomères) ou bien dans le cas de la progéria, cette maladie qui fait vieillir prématurément des enfants. «Nous avons fait la chasse à cette enzyme. J'ai été très heureuse quand on l'a découverte et j'ai trouvé que c'était un résultat très important, et on ne ressent pas ça souvent», a déclaré l'Américano-Australienne Elizabeth H. Blackburn, qui s'est vu attribuer, lundi dernier, avec les deux autres chercheurs américains, le 100e prix Nobel de médecine. «Remarquable résultat», c'est le moins qu'on puisse dire quand on sait que les travaux de ces chercheurs, réalisés dans la première moitié des années 80, ont permis de montrer comment les chromosomes peuvent être copiés de façon complète lors de la division cellulaire et comment ils sont protégés de la dégradation. Ou encore comment les télomères et cette fameuse enzyme nommée télomérase protègent les chromosomes du vieillissement. C'est en effet dans une étude publiée en 1982 qu'Elizabeth Blackburn, née en 1948 en Tasmanie, et Jack W. Szostak, né en 1952 à Londres, ont montré comment les chromosomes, structures porteuses de l'ADN, sont protégés par les télomères. Deux ans plus tard, et très exactement le jour de Noël en 1984, la même Blackburn et son élève alors âgée de 23 ans, Carol W. Greider ont découvert l'enzyme qui rallonge les télomères. Aussitôt baptisée télomérase par celles qui l'avaient identifiée, elle est depuis lors, parfois surnommée «enzyme d'immortalité» ou «de la jeunesse éternelle». D'autant plus que, non seulement impliqués dans le processus du vieillissement, les télomères jouent également un rôle déterminant dans le développement des cancers. Les trois chercheurs américains ont remporté lundi dernier, le prix Nobel de la médecine où l'Institut Karolinska de Stockholm, qui a attribué le prix, explique qu'ils ont été récompensés pour leurs travaux sur le cancer et le vieillissement. Le trio va recevoir 10 millions de couronnes (1,4 million de dollars, plus de 973.000 euros), un diplôme et une invitation pour la cérémonie de remise des prix à Stockholm le 10 décembre. La saison des prix Nobel s'est ouverte lundi dernier avec l'annonce du lauréat 2009 de médecine, prélude à une semaine au cours de laquelle seront également décernés les prix de physique, chimie, littérature et paix. Les noms des candidats n'étant traditionnellement jamais révélés, les grands scientifiques du monde entier vont vivre un début de semaine nerveusement éprouvant dans l'attente d'un appel téléphonique en provenance de Stockholm annonçant la bonne nouvelle. Les Américains Elizabeth Blackburn, Carol Greider et Jack Szostak seraient également sur les rangs. En 2006, ils ont reçu le prix Lasker pour leurs travaux sur la télomérase, une enzyme qui pourrait être la clé de la jeunesse éternelle car elle est impliquée dans le vieillissement cellulaire. Elle joue également un rôle déterminant dans la cancérisation des cellules. Dans chaque catégorie, le prix Nobel est accompagné d'une récompense de 10 millions de couronnes suédoises (980.000 euros) éventuellement à partager entre un maximum de trois lauréats. La remise des prix doit avoir lieu comme chaque année le 10 décembre à Stockholm (médecine, physique, chimie, littérature, économie) et à Oslo (paix).