Son classement est plus flatteur (8e contre 11e en octobre 2008), mais son retard sur le leader, Leverkusen, est déjà conséquent (8 points contre 5). Au grand désespoir des dirigeants et supporteurs du Bayern Munich, Louis van Gaal ne fait pas mieux que son prédécesseur vite oublié, Jürgen Klinsmann: après son nul devant Cologne 0-0, l'ogre bavarois est déjà lâché dans la course au titre de champion d'Allemagne. Après la 8e journée, le Bayern version Van Gaal présente exactement le même bilan que l'équipe dirigée un an plus tôt par Klinsmann: 12 points, trois victoires, trois nuls et deux défaites. Son classement est plus flatteur (8e contre 11e en octobre 2008), mais son retard sur le leader, Leverkusen, est déjà conséquent (8 points contre 5). «Un tel écart, cela fait mal», a admis Bastian Schweinsteiger, très virulent après le premier 0-0 concédé à l'Allianz-Arena depuis décembre 2007. Les responsables de ce nouvel accès de faiblesse, après un belle éclaircie entre fin août et mi-septembre de cinq victoires consécutives, sont facilement identifiables: les attaquants, muets contre Hambourg (défaite 1-0), la Juventus Turin en Ligue des champions (0-0) et Cologne (0-0), soit 724 minutes sans but. «On a très bien contrôlé ce match, mais les supporteurs ne l'ont pas vu, car ils veulent voir des buts», a souligné Van Gaal, raccompagné aux vestiaires par des sifflets. L'entraîneur néerlandais, passé par l'Ajax Amsterdam et le FC Barcelone, dispose pourtant d'attaquants d'expérience, avec Miroslav Klose, meilleur buteur du Mondial-2006, Mario Gomez, recruté pour 30 millions d'euros, Ivica Olic et le champion du monde 2006 Luca Toni, sans oublier Thomas Müller, révélation du début de saison. Mais Klose n'a toujours pas marqué en Championnat, Toni, de retour de blessure, attend sa première apparition en Bundesliga et le Bayern n'a inscrit que 13 buts, autant que le promu Fribourg. Mis en cause, Olic et Gomez ont, en termes choisis, invoqué les choix de leur entraîneur qui semble encore à la recherche de son équipe-type et change à chaque match son onze de départ. «Peut-être que cela rend un buteur nerveux de savoir qu'il se retrouve sur le banc s'il ne marque pas», a souligné le Croate. «Les centres ne sont pas arrivés jusqu'à nous, on a manqué de structure», a renchéri Gomez. Le Bayern est apparu sans flammes en l'absence d'Arjen Robben et après la terne prestation de Franck Ribéry, limitée à une mi-temps à cause d'un genou douloureux. Or, Robben, opéré au genou droit jeudi, est absent jusqu'à fin octobre et Ribéry n'est pas la réponse à tout, comme l'a cruellement mesuré Klinsmann, limogé en avril, après deux camouflets à Wolfsburg (5-1) et Barcelone (4-0). Van Gaal n'est pas encore en danger, même si ses dirigeants sont restés très discrets samedi soir. Ils regardaient peut-être le classement dominé par une séduisante équipe de Leverkusen, encore invaincue. Elle est dirigée par un certain Jupp Heynckes, sorti de sa retraite au printemps 2009 par le Bayern pour les cinq derniers matches de la saison après le limogeage de Klinsmann.