«Ce travail relève en théorie des professionnels qui doivent donner l'exemple aux intervenants pour moderniser leurs filières.» Le processus de régulation du marché «n'est qu'à son début», a estimé, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors d'une conférence de presse tenue au siège du ministère au marge de la réunion des cadres du secteur. Répondant à une question relative à la flambée des prix malgré la surproduction des deux dernières années, le ministre expliquera qu'«il faut qu'on arrive à créer un système de régulation ou de régularité». Plus précis, le ministre a cité l'exemple du prix du citron ayant atteint récemment 400 dinars. Un cas de figure tranchant avec le résultat positif (+27%) réalisé sur toute l'année par la filière des agrumes. Au fait, la récolte des agrumes qui devait arriver durant la période de juin à juillet et août n'a pas eu lieu. Cela est dù, selon le ministre, à un accident climatique survenu durant mars et avril, c'est-à-dire au moment où les fleurs se sont constituées. Par ailleurs, «l'accident» est survenu dans la région très importante du centre du pays à savoir les wilayas de Blida, Tipaza, Boumerdès. Ces wilayas représentent 70% de la production nationale. la pour dire que «la production agricole est saisonnière qu'on le veuille ou non». Pour le ministre, il y a aussi ce système de régulation que son département essaie de mettre en place parce que justement les productions agricoles sont saisonnières. «Ce travail relève en théorie des professionnels. C'est eux qui se mettent en mouvement pour donner l'exemple aux gens et aux intervenants pour qu'ils se mettent à moderniser leurs filières» expliquera M.Benaïssa ajoutant que c'est à ce prix-là que petit à petit «le système de régulation se stabilisera». Pour que l'on arrive à mettre en place cet ensemble qui ne dépend pas d'une décision administrative, «il faut que les milliers de personnes, dont essentiellement, les privés, interviennent dans ce système, trouvent leur compte». L'Etat, à travers le système de régulation, donne le temps nécessaire à l'organisation des filières pour lutter contre la spéculation et notamment montrer qu'on peut gagner et réaliser des gains. «Le plus important c'est quand les agriculteurs, les éleveurs et les différents acteurs à la base se mettent à rechercher la production», dira l'orateur à propos de sa conception de l'agriculture. A travers les visites sur le terrain, il est relevé par le premier responsable du secteur au niveau des acteurs de base, créateurs de richesse, «un vrai frémissement et un retour de la confiance en soi ainsi qu'une volonté d'accompagnement par l'encadrement technique». «Nous sommes en train de construire une base de la sécurité alimentaire», conclura Benaïssa. Par ailleurs, il est à noter que les objectifs des contrats de performance pour la campagne 2008-2009 ont été positifs pour toutes les filières, à l'exception des filières lait et tomate industrielle.