Le ministre compte relever plusieurs défis, mais la réalité du terrain ne lui facilite guère la tâche. La politique du renouveau rural, Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, y tient comme à la prunelle de ses yeux. Il en fait même son cheval de bataille. Preuve en est: il a appelé jeudi, à maintes reprises, les responsables des chambres d'agriculture à «redoubler» d'efforts afin de rapprocher les agriculteurs et les éleveurs des mécanismes et instruments mis en oeuvre dans ce cadre. D'un discours simplifié, comme à l'accoutumée, l'homme aux 13 millions d'idées tente de convaincre les spécialistes en la matière. Intervenant lors d'une réunion d'évaluation, le ministre a demandé aux responsables et encadrement de ces Chambres (présidents, secrétaires généraux, agents de vulgarisation et techniciens) de réaliser, sur le terrain, un programme d'animation, d'information et de communication, pour la campagne 2009/2010. L'objectif est de permettre aux professionnels et aux jeunes agriculteurs et éleveurs d'accéder à la formation et aux progrès techniques. Un défi que le ministre compte relever. Etre agriculteur ne signifie pas être un connaisseur du domaine par expérience, mais un spécialiste techniquement qualifié. Dans un communiqué parvenu du département de Rachid Benaïssa, il est question des chambres qui doivent également «participer à la mise en place et à la relance des coopératives et des groupements économiques». Selon la même source, l'accent est mis sur la promotion et la facilitation de l'adhésion des producteurs aux mécanismes et instruments d'organisation et de régulation des filières céréales, lait, pomme de terre, aviculture, viandes rouges, datte et tomate. Le ministre, lui-même, est revenu sur ce point. Ce recentrage réel du rôle et des activités des chambres d'agriculture de wilaya a des objectifs multiples. Il permettra de faciliter et d'encadrer la mobilisation des créateurs de richesses, les agriculteurs et éleveurs, «dans l'objectif d'intensification des systèmes de production de modernisation et de régulation des filières agricoles de large consommation», a soutenu le ministre. Et d'indiquer que cette réunion d'évaluation a eu pour objectif d'apprécier les résultats enregistrés dans la mise en oeuvre des différents programmes initiés au cours de la campagne 2008/2009 au titre de la politique de renouveau agricole et rural. La même réunion est axée également sur les efforts et actions menés par les chambres agricoles de wilaya dans l'accompagnement des agriculteurs et des éleveurs dans les différentes zones agricoles et rurales du pays pour le développement des filières stratégiques. A ce titre, les participants ont souligné les premiers résultats encourageants enregistrés dans le développement et la régulation des filières céréales, de la pomme de terre, du lait...à la faveur de la mobilisation des agriculteurs et des éleveurs accompagnés par les différentes mesures décidées et mises en oeuvre lors de la Conférence nationale. Dans une autre optique, il convient de rappeler que le ministère de l'Agriculture est revenu, dans un communiqué rendu public mercredi, sur la hausse fulgurante des prix du poulet qui se vend à hauteur de 380 dinars le kilo, à une semaine du mois sacré du Ramadhan. Les assurances du ministère sont légion, mais le problème persiste. «En prévision du mois de Ramadhan, des quantités importantes de viande blanche ont été stockées», lit-on dans le communiqué. Insuffisant pour rassurer une population ne sachant comment affronter ce mois de tous les écarts. En attendant le premier jour de ce mois, le poulet prend des ailes.