Mohamed Benguettaf a estimé que la distinction qui lui a été attribuée était «un hommage et un honneur au théâtre algérien». Le dramaturge Mohamed Benguettaf est considéré comme «l'une des figures emblématiques du théâtre algérien» qui a vécu l'ensemble des changements qu'a connus l'Algérie et accompagné l'évolution de l'exercice théâtral dans son pays. Le Festival a choisi de lui rendre un hommage à l'occasion de cette 21e édition du Festival du théâtre expérimental qui se déroulera au Caire jusqu'au 20 octobre. L'artiste Mohamed Benguettaf a estimé que la distinction qui lui a été attribuée était «un hommage et un honneur au théâtre algérien». Précisant que «toute distinction constituait pour l'artiste une source de fierté et de joie». M.Benguettaf a indiqué au sujet des perspectives du Théâtre national algérien qu'«après la période difficile qu'a connue l'Algérie, le théâtre algérien se construisait désormais à travers de jeunes talents ayant une formation académique». «La participation de ces jeunes à ce genre de manifestations théâtrales leur permet de côtoyer des gens du métier et d'enrichir leur expérience», a-t-il dit. «Le théâtre algérien qui est sorti des limites des grandes villes connaît, ces dernières années, une nouvelle dynamique», a-t-il ajouté faisant référence aux nouvelles structures créées à travers le territoire national et au nombre des douze festivals institués. S'agissant des perspectives du Théâtre international d'Alger, M.Benguettaf a fait savoir qu'une réflexion sur la périodicité de cette manifestation (annuelle ou bisannuelle) a été engagée, faisant le voeu que le théâtre algérien acquiert une place dans les festivals arabes et internationaux. Pour ce rendez-vous annuel international de promotion de la création, il verra la présentation de 75 pièces théâtrales de pays arabes et étrangers qui seront au menu de cette édition internationale du théâtre expérimental. Egalement inscrite au programme de cette édition, l'organisation de plusieurs ateliers traitant de divers thèmes notamment «Le théâtre politique» qui sera animé par vingt-quatre conférenciers. Ainsi, seront traduits 19 livres de théâtre vers plusieurs langues internationales. Quant au jury, il est présidé par l'Italienne Daniella Djiordano, comédienne, metteur en scène et écrivaine de renommée internationale. «Le Festival se fixe comme mission de promouvoir le théâtre et transformer tous ces espaces en lieu de création, de formation, d'apprentissage et d'échange», a souligné, le ministre de la Culture, Farouk Hosni, lors d'une conférence de presse tenue dans ce sillage. Concernant la participation algérienne à cette édition, le Théâtre national algérien sera de la partie avec Le professeur Cleanow écrite par la Danoise Karen Bromson. La pièce, une production du Théâtre national, raconte l'histoire d'Elise, une jeune fille qui, fuyant la cruauté de son père, trouve asile chez le professeur Cleanow, après avoir tenté de mettre fin à ses jours; ce dernier, aimé par Marie, la domestique, tombe amoureux manifestement d'Elise qui, elle, cependant, éprouve des sentiments pour Fidel, l'ami de Cleanow. Et les sentiments sont partagés. L'amitié entre les deux amis est rompue à jamais, car Fidel se révèle un rival pour Cleanow. Par ailleurs, la jalousie s'empare de Marie qui n'hésite pas à dénoncer auprès de son maître les lettres qu'Elise faisait parvenir à Fidel. Ainsi, la pièce s'organise autour de ces amours impossibles et de ces passions douloureuses.... Rappelons que la précédente édition a vu la consécration de la pièce théâtrale danoise L'expropriation de la terre par ma nuque du Théâtre expérimental danois, au Prix de la meilleure présentation théâtrale. Et que l'Algérie a participé avec la pièce Falso du Théâtre régional de Sidi Bel Abbès. Appréciée par les critiques, la pièce algérienne atteste d'un grand sens du professionnalisme chez les acteurs qui ont bien incarné leurs personnages. Sera-t-il le cas aujourd'hui au théâtre El Djoumhouria du Caire, avec le professeur Cleanow?