Sur les 10 millions de salariés, seuls 1,6 million affiliés à la Fonction publique pourront bénéficier de ce taux bonifié. Avantages aux fonctionnaires. Seuls les 1,6 million travailleurs de la Fonction publique pourront désormais acquérir un logement avec un taux bonifié de 1% comme contenu dans la loi des finances complémentaire 2009 accordant des facilités aux fonctionnaires en matière d'accès au logement. Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, le P-DG de la Cnep, Djamal Bessa, a souligné qu'en attendant l'approbation des textes d'application, le texte général de loi utilise le terme générique de «fonctionnaire». «Mais à la première lecture des textes, il n'y a que les agents de l'Etat qui en bénéficieraient», a estimé le P-DG de la Cnep. Interpellé sur la catégorie des fonctionnaires qui peuvent bénéficier de ces dispositions, le président de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) a souligné que les banques attendent les textes d'application pour voir avec précision quelles catégories de fonctionnaires pourraient bénéficier de ces taux bonifiés. En effet, si l'on se réfère au dictionnaire, fonctionnaire signifie agent dans une administration publique. Suivant ce raisonnement, somme toute logique, on peut comprendre que tous les salariés du secteur économique, qu'il soit étatique ou privé, sont exclus de cette mesure. Sur les 10 millions de travailleurs algériens, seuls 1,6 million pourra bénéficier du taux bonifié de 1% pour l'accès au crédit immobilier amélioré. C'est en quelque sorte le deux poids, deux mesures d'autant plus que cette décision a été prise pour «permettre un meilleur accès au logement à une couche plus large de la société, pourvu que ces logements existent», comme l'a rappelé l'invité de la Radio nationale dans son intervention. Ainsi, tous les Algériens ne seraient pas égaux aussi bien par leurs revenus que dans l'accès au logement. En effet, la majorité de la population active en Algérie est dans le secteur productif étatique et privé. De ce fait, cette frange devra se contenter d'un taux oscillant entre 5,5 et 9%, selon les banques. Interrogé si cette bonification allait induire à terme une baisse des taux d'intérêt pratiqués actuellement sur la place bancaire, M.Bessa a précisé que «la corrélation n'est pas évidente, il s'agit d'une bonification et donc le taux réel n'est pas de 1%», soulignant que les banques travaillent sur la base d'un coût de «collecte des ressources en s'assurant une marge pour le bon fonctionnement». Abordant le problème des actes de propriété, notamment les logements APC-Cnep, Djamel Bessa a tenu à préciser que «seules les APC sont responsables dans la régularisation des documents. La Cnep ne fait que financer». Quant aux montants des crédits alloués pour le financement des différentes formules de logement, l'intervenant a indiqué que le montant dépasse les 150 milliards de dinars pour le logement promotionnel au niveau de toutes les banques. La Cnep, à elle seule, a octroyé 100 milliards de dinars. Le financement des particuliers atteint quelque 200 milliards de dinars, dont la plus grande partie a été accordée par la Cnep, a-t-il tenu à préciser. Abordant la question des programmes de la Cnep en cours, il a révélé qu'ils sont axés sur les deux types de programmes qui sont la location-vente dont une partie a été réalisée et une autre en cours de réalisation pour une enveloppe budgétaire de 53 milliards de dinars. Un autre programme de 19.000 logements de type promotionnel est en cours de réalisation pour un montant de 25 milliards de dinars. Interpellé sur le retard dans la livraison des 65.000 logements Aadl, malgré une surliquidité estimée à 8 milliards, M.Bessa a indiqué que la Cnep n'a eu ce programme qu'en 2006 et que l9.000 sont déjà achevés et qu'une autre partie sera réceptionnée dans les prochains mois et cela en fonction de la disponibilité du foncier et du permis de construire. Et de révéler que les capacités de la Cnep à financer le logement s'élève à 400 milliards de dinars. Interpellé enfin sur le montant détourné au niveau des banques, l'invité de la Radio a préféré éluder la question tout en émettant le souhait de la dépénalisation de l'acte de gestion.