Un mouvement de contestation commence à souffler sur l'APC de Tizi Ouzou. Cette fois-ci, ce n'est pas le poids de la colère des citoyens en mal d'écoute de la part des responsables locaux qui pèse sur l'institution, mais l'expression du ras-le-bol couve en son sein. Une cinquantaine de cadres travaillant dans différents services de l'APC a initié un mouvement de contestation contre la marginalisation dont ils sont victimes depuis des années. Une réunion a été organisée par les cadres, en majorité des jeunes, pour dénoncer la situation qu'ils ont qualifiée de dramatique et de chaotique qui prévaut au niveau de l'APC de Tizi Ouzou. A l'unanimité, les jeunes cadres dénoncent ce qu'ils considèrent comme une manifestation criante du mal qui ronge leur institution symbolisé par la marginalisation de la majeure partie des compétences. Ils tiennent également à attirer l'attention sur les entraves à l'évolution de leur carrière pour des considérations obscures, selon leurs propos. Au sujet des carrières, les contestataires pointent du doigt les précédentes nominations des secrétaires généraux, jugées discriminatoires. Ils estiment qu'au lieu d'aller chercher des têtes au niveau des services de la wilaya, il conviendrait plutôt d'en recruter parmi les cadres communaux. Les textes en vigueur sont pourtant clairs en ce qui concerne les procédures d'accès à ces postes. Il est fait référence à la nomination du SG parmi les fonctionnaires les plus compétents de la commune à condition qu'ils réunissent les conditions requises pour cette fonction. Dans le même ordre d'idées, les cadres contestataires accusent ouvertement l'ex-secrétaire général de nuire délibérément à l'administration communale. Parmi les griefs mentionnés à l'encontre de ce fonctionnaire, ces derniers font état de l'absence d'initiatives pourtant nécessaires à une dynamique de redressement de l'administration. L'erreur fatale réside, selon ces détracteurs, dans son refus de collaborer avec les jeunes compétences et son retrait de la gestion des affaires quotidiennes de la commune. Des constats qui les avaient conduits à l'inviter à entreprendre un diagnostic de son administration. L'action de ces jeunes cadres revêt les traits d'une révolte intérieure. Ils ne proposent nul projet ou action à entreprendre. Cette démarche ressemble plus à une offre de service au poste de SG. Cette sortie timide, ses initiateurs la justifient par la mainmise sur les diverses nominations sans tenir compte de la relève. Notons enfin que cette manifestation du ras-le-bol de cette catégorie sociale n'est pas unique en son genre. Bien d'autres jeunes compétences de différentes corporations souffrent de l'exclusion malgré un savoir-faire reconnu. La ruée des cadres des sociétés nationales vers les firmes étrangères en est la preuve. Mais, la plus grande expression de ce malaise n'est rien d'autre que la saignée appelée communément fuite des cerveaux.