Naïma Dziria, Didine Karoume et Cheraïti Zahi récompensés, respectivement d'un CD or, argent et bronze. Après que nos artistes se furent relayés sur la scène de l'esplanade de Riad El-Feth, durant trois soirées consécutives, et ce, dans le cadre du salon de la production musicale (du 23 au 26 juillet), les meilleurs talents se sont vu récompenser, vendredi dernier, lors de la clôture de cette manifestation première du genre et qui a connu des hauts et des bas. En effet, s'agissant du séminaire devant porter sur les droits voisins, il est regrettable de constater cet absentéisme patent et flagrant des acteurs, même ceux qui devaient animer, durant deux jours, ces journées d'étude et nous instruire davantage sur le sujet. Même le public était aux abonnés absents. Que dire des stands des éditeurs qui restaient vides en dépit de leur avis favorable de participer à ce salon de la production musicale. Cela s'appelle tout simplement une dérobade. Que craignaient ces éditeurs? Ou peut -- être la réponse est toute faite -- pas la peine de chercher: la simple confrontation avec leur conscience, une fois face à l'Onda! Car comment expliquer le fait qu'ils aient même payé les frais de leur espace. Heureusement que d'autres à l'image de Nabilphone et Naïla ont pu redorer quelque peu le blason de notre industrie moribonde et gangrenée de la musique. Ceux-là, bien conscients de l'enjeu économique que peut rapporter la pratique des remises, vendaient leur CD jusqu'à 120 DA à la grande satisfaction des mélomanes et des passants qui trouvaient là leur bonheur et tant pis pour les autres. Quelle mouche a donc piqué Cadic, Soli, Gama, Soca, et les autres pour fuir ce salon? Drôle de comportement qui conforte un peu plus l'état dramatique du disque en Algérie. Un état dramatique infesté d'escrocs qui ne cherchent qu'à s'enrichir davantage sur le dos des artistes. Il a un nom. Cela s'appelle «piratage». Il faut dire que ces éditeurs sans scrupule ne partagent pas les mêmes valeurs que les organisateurs de ce salon, les gens de Galaxie communication aspiraient réellement et honnêtement à la promotion de la chanson algérienne loin de tout mercantilisme. Seule la consécration de nos talents et par là de notre musique à travers sa richesse et sa diversité culturelles comptait aux yeux des initiateurs de cet événement qu'on ne peut, de ce fait, qu'encourager et louer. Loin d'être une réussite, le festival de la chanson algérienne a tout de même pu montrer l'utilité de ce salon qui devrait connaître une suite - on l'espère - l'année prochaine. La soirée de vendredi a commencé lentement, mais sûrement vers la sélection définitive des lauréats des CD or, argentet bronze. La cérémonie aura lieu en présence de Mme Zehira Yahi, chef du cabinet du ministère de la Culture et de la Communication, l'ambassadeur du royaume du Maroc et deux représentants de l'ambassade de la Palestine sans oublier les membres du jury constitué de Cherif Kortbi, compositeur et chef d'orchestre, Hamdi Benani, chanteur, Salma Angar, auteur, et Boujlida Mokhtar, compositeur. Un jury qui nous apprend que les critères de nomination sont basés sur «la voix, l'interprétation et la présentation sur scène (attitude, habit)». C'est d'abord la musique qui aura droit de cité avec le groupe de rap X'treme Production, suivi du violoniste Mokhtari qui nous jouera un medley de son répertoire puis à Mimid Aliouet d'enchanter l'assistance avec son harmonica. Cette cérémonie a été présentée par Rayane et Hamid Achouri. C'est à ces deux têtes de la télévision algérienne que revenait la tâche d'annoncer les noms des nominés. Il y a beaucoup d'ex æquo, nous indique-t-on. Ceux qui ont chanté en play-back sont d'emblée éliminés, déclare le président du jury. Après le tirage au sort des trois nominés pour le CD de bronze: Triana d'Alger, Noureddine Alane et Cheraïti Zahi, c'est ce dernier qui est récompensé. Assis confortablement sur sa chaise devant la scène, parmi cette partie du public composé, en outre, d'artistes et d'officiels, on pouvait distinguer Beïhdja Rahal, l'interprète de la musique andalouse et hawzie, ainsi que Naïma D'ziria qui égayera l'assistance avec un bouquet de chansons dignes d'ambiance de mariage. Sur les quatre noms tirés et proposés pour le CD d'argent, à savoir cheb Akil, Anouar, Didine Caroume et Selma Kouiret, c'est à Didine Caroume, absent, qu'est revenue cette deuxième distinction. Sid-Ali Dziri, dans le genre raï, jouait le dernier intermède, avant de connaître le nom du gagnant pour le CD d'or. Sa musique, constituée de reprises, a déchaîné la foule de jeunes venus s'éclater une dernière fois. Et c'est Naïma Dziria qui emportera le CD d'or devant Hassiba Amrouche, Nada Rihan et Mohamed Lamine. S'agissant de la tombola qui était en jeu, Rayane dira que le tirage au sort se fera prochainement à la télé. A noter qu'une partie de la recette de ce festival ira au profit des enfants malades et nécessiteux d'In Salah. Loin de répondre à toutes les attentes, ce premier salon-festival de la chanson algérienne a eu le mérite et l'audace de toucher à un sujet sensible que sont les droits voisins en Algérie, malgré le peu d'engouement du public lié sans doute à la période estivale. Gageons enfin que le prochain salon de la production musicale sera meilleur et surtout que les «opérateurs de la chaîne de production musicale» à savoir les distributeurs, vendeurs...assument enfin leurs responsabilités!