Les ambitions des opérateurs activant dans le domaine agricole sont grandes pour conquérir des marchés extérieurs. La Chambre de commerce et d'industrie, l'Agence de promotion des exportations et Optimexport ont l'intention de lancer une offensive vis-à-vis des marchés extérieurs pour booster les exportations agricoles. Les fruits et légumes ainsi que les pâtes et les boissons sont parmi les produits visés par cette démarche. Certaines sociétés ont déjà entamé cette opération de vente à l'extérieur comme SIM et Hamoud Boualem. D'autres, comme les coopératives de N'gaous, à Batna, sont toujours à la recherche de nouveaux marchés pour leurs abricots. Certains patrons, à l'instar de Nacer Eddine Kara, vice-président de l'Association des exportateurs algériens, ne cessent de réclamer une présence plus accrue et plus agressive des producteurs sur le marché extérieur. Le même avis a été exprimé par Mustapha Korichi, vice-président de la Caci. Cet appel semble avoir été entendu, puisque le calendrier contient plusieurs rendez-vous impliquant le déplacement des agriculteurs. La 12e Foire de l'agroalimentaire de Miami aux Etats-Unis, qui aura lieu les 9 et 10 novembre 2009 prochain, est l'une de ces occasions offertes pour promouvoir la production locale. La participation algérienne à cette foire sera encadrée par le World Trade Center Algeria et l'agence Algex. Les participants à cette manifestation, inscrite au programme officiel de participation de l'Algérie aux foires et salons à l'étranger, bénéficient de la prise en charge par le Fonds de soutien à l'exportation à hauteur de 80% des frais de location des stands et de transport des échantillons. Un mois plus tard, le Forum Med-Allia se tiendra en Egypte du 6 au 8 décembre et il a déjà enregistré une demande de participation algérienne. L'objectif est de parvenir à mobiliser une importante délégation de 50 entreprises, parmi lesquelles celles activant dans l'agroalimentaire. Optimexport propose la formule des forums de rencontres d'affaires pour répondre à l'ambition de développer les échanges commerciaux entre les entreprises algériennes et égyptiennes, mais aussi avec les entreprises françaises et celles de la région. Ce rendez-vous s'inscrit, notamment dans la dynamique de la Zone arabe de libre-échange et de l'Union pour la Méditerranée. Le patronat a fortement exprimé ses craintes après l'entrée en vigueur des accords instituant ces deux ensembles, mais certains producteurs se sont rendu compte qu'il ne sert à rien de rester éternellement sur la défensive et qu'il vaut mieux explorer les marchés extérieurs pour que l'Algérie ne soit pas seulement un réceptacle des produits importés et démontrer ainsi qu'elle peut, à son tour, proposer sa production à d'autres consommateurs. D'ailleurs, même la Mission économique UBIFrance d'Alger s'est mobilisée pour la réussite de cet événement. Certains opérateurs algériens ont même fini par assimiler cette organisation à un organisme algérien d'aide à l'exportation. En tout cas, l'échange d'expériences avec plus de 500 entreprises égyptiennes, françaises mais aussi, jordaniennes, libanaises, libyennes, marocaines, syriennes, tunisiennes et turques devrait être bénéfique. Ce sont ces objectifs qui sont recherchés par les propositions de participation à d'autres rencontres comme celle organisée régulièrement au Royaume-Uni dont le marché des fruits et légumes frais est estimé à 7,6 milliards d'euros. Le secteur des produits frais gagne encore des parts de marché dans de nombreux pays tant il a profité de la publicité en ce qui concerne l'impact positif sur la santé résultant de la consommation régulière de fruits et légumes (5 fruits et légumes par jour). Malgré un secteur agricole fort au Royaume-Uni, 90% des fruits et 70% des légumes doivent être importés pour répondre à l'approvisionnement d'une demande qui continue d'augmenter. Ce cas n'est pas propre à ce pays. Le fait que les produits algériens sont bio constitue un atout supplémentaire pour la pénétration des marchés extérieurs. La proximité des marchés européens est une autre opportunité même si la concurrence est rude dans le pourtour méditerranéen. Certaines initiatives, à l'instar de Mag-Trace, sont même consacrées au renforcement des compétences des associations d'agriculteurs maghrébins en matière de sécurité alimentaire. En Algérie, le travail est mené par des experts pour confirmer l'existence d'un contexte favorable à l'implantation de systèmes de traçabilité. C'est la condition sine qua non pour faire admettre un produit en Europe, notamment car il doit être conforme aux normes. Vin, miel et dattes sont soumis à cette réglementation. Mais pas seulement. Des entreprises de Ghardaïa proposent même d'exporter des truffes.