Sous son chapiteau du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, le Sila inauguré hier par le chef de l'Etat, ambitionne de réhabiliter le livre et la lecture. Le président de la Republique, M.Abdelaziz Bouteflika, a inauguré, hier, la 14e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila), à la Coupole du complexe sportif Mohamed-Boudiaf, sur les hauteurs de la capitale. Accompagné, quasiment, de tout son staff gouvernemental, notamment Ahmed Ouyahia, Premier ministre, et Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, ainsi que Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, le chef de l'Etat a été accueilli par les membres du comité organisationnel, à leur tête M.Smaïl Ameziane, commissaire du festival. Aussi, le Président Bouteflika a-t-il effectué une visite guidée des différents stands du Salon, notamment ceux de la Palestine, du ministère de la Culture, de l'Arabie Saoudite et d'autres stands de pays étrangers. Interpellée, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi a été virulente à l'adresse de la presse. La pomme de discorde a été, sans doute, la campagne médiatique menée autour du Sila. A ce titre, la ministre assura qu'il n'y a pas de censure dans ce Salon.: «Comme dans tous les autres Salons du livre du monde, il y a un décret portant sur l'interdiction de tout ouvrage qui porte atteinte à la sacralité de la Révolution, aux symboles de la nation, ou fait l'apologie du révisionnisme de l'histoire ou bien du racisme.» Pour la réhabilitation du livre en Algérie, Mme Toumi a lancé un appel: «Aidez-nous à fabriquer des livres dans notre pays!» Cela dit, Mme la ministre a déclaré: «Il est évident que le Sila ne réglera pas tous les problèmes de la chaîne du livre. Mais, il assurera le Smig culturel pour le lecteur. Lequel lecteur découvrira les auteurs classiques algériens.» A propos de ces derniers, Mme Khalida Toumi précise: «Les droits d'auteur des écrivains classiques algériens sont détenus par des maisons d'éditions étrangères.» Face à cette situation, Mme la Ministre a rappelé qu'un ensemble de mesures fiscales a été introduit dans la loi de finances complémentaire et la loi de finances 2010. Ces mesures, a assuré Mme Toumi, permettront aux auteurs et à quiconque investit dans le domaine du livre de bénéficier d'avantages certains. Cela dit, la 14e édition du Salon international du livre d'Alger a été revêtue, cette année, de nouveaux attributs par son installation dans un chapiteau du côté du stade du 5-Juillet. Un salon flambant neuf qui abritera jusqu'au 6 novembre une foule d'activités littéraires et culturelles. Le public est amené à faire connaissance avec les 145 éditeurs algériens ainsi que les 343 éditeurs étrangers en provenance de 25 pays. Et faire ainsi indiscutablement du remue-méninges, bon pour la santé et l'esprit. Aussi, Le nombre de livres tous genres confondus est de l'ordre de 120.000 titres. Le public pourra trouver son compte au milieu de cette foire de livres venant des quatre coins de la planète. Placée sous le signe «Le Roi Livre», cette 14e édition du Salon international du livre aura pour invité d'honneur la Palestine tout en mettant un accent spécifique sur la littérature africaine avec un stand baptisé «Esprit Panaf» qui accueillera un certain nombre d'écrivains africains qui ont fait les beaux jours du Festival culturel panafricain au mois de juillet ainsi que durant le Festival de la littérature de jeunesse à Riad El Feth, au mois de juin dernier. Au programme, plusieurs hommages seront rendus dont un à la célèbre écrivaine Ahlem Mostaghanemi, et d'autres à Moulay Belhamissi, Francis Jeanson, fondateur du célèbre réseau de soutien aux combattants de la guerre de Libération nationale et Omar El Bernaoui, auteur du chant patriotique Min adjlika ichna ya watani. La Palestine sera au coeur du Salon à travers une table ronde intitulée «la palatine du dedans». Aussi, des auteurs et journalistes de Ghaza, d'El Qods et de Ramallah animeront des conférences sur la situation en Palestine. A l'occasion des 20 ans de la disparition de Kateb Yacine, une rencontre sera organisée par une pléiade d'écrivains algériens et étrangers qui débattront de l'oeuvre de Kateb Yacine, cet après-midi. De nombreuses personnalités rehausseront ce Salon par leur présence, on cite Ahlam Mostaghanemi, Jean Bricmont et tant d'autres qui seront là, soit pour dédicacer leur oeuvres, soit pour animer des riches débats sous ce chapiteau immaculé. Une semaine durant, le livre sera à l'honneur sous ses différents coutures, domaine et goût. Il sera véritablement le roi et le public son serviteur. Ce dernier est invité aussi à assister aux débats et rencontrer les auteurs. Occasion parfois de faire des affaires en or, le Salon du livre est par excellence le carrefour des rentrées littéraires, le grand marché où on peut rester des heures à chiner pour trouver son complice idéal. Alors ne boudez pas votre plaisir!