Les expériences américaines de développement de la PME, intéressent chercheurs et hommes d'affaires algériens. L'Association des Algé-riennes managers et entrepreneurs organise aujourd'hui une rencontre sur la compétitivité de l'entreprise avec la participation notable de l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, David Pearce. De son côté, le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), qui regroupe aussi bien des sociétés publiques que privées, semble également séduit par l'expérience américaine dans ce domaine. Son initiative prévue également pour aujourd'hui à l'hôtel Sofitel va prendre la forme d'une conférence débat animée par le professeur Abdelhak Lamiri. Le titre de la rencontre ne laisse aucun doute sur les mobiles des organisateurs, à la tête desquels se trouve Nassim Kerdjoudj, président du Care, et membre important à la direction du Forum des chefs d'entreprise. «L'Algérie a-t-elle besoin d'un small business act ou comment mettre la PME au coeur des politiques publiques?» est l'intitulé de la conférence. Le small business act est le nom d'une loi américaine qui encourage les PME allant même jusqu'à leur accorder la priorité dans certains marchés commandés par l'administration américaine. C'est l'un des résultats auxquels veulent parvenir les chefs d'entreprise algériens. Actuellement, une préférence de 15% est accordée aux sociétés locales et ce taux sera peut-être relevé à 20% lors de la révision prochaine du Code des marchés publics. La loi américaine est aussi définie comme un ensemble de principes et de mesures concrètes, guidant la conception et la mise en oeuvre des politiques publiques en vue de promouvoir un environnement juridique et administratif favorable aux PME. Ce n'est pas qu'aux Etats-Unis que ce principe existe, car il a essaimé dans d'autres pays. Ces derniers ont opté pour un cadre réglementaire assumant la préférence PME compte tenu de son potentiel de création d'emplois et de cohésion sociale. La PME est également bien placée pour s'adapter aux mutations et tirer profit rapidement des opportunités nouvelles, estime-t-on auprès du Care. Le Cercle fait même de l'émergence d'un tissu de PME au sein de filières et des pépinières, des conditions nécessaires à l'essor de grands acteurs industriels. C'est là que les objectifs du gouvernement et du patronat se rejoignent. La rencontre organisée par l'Association des Algériennes managers et entrepreneurs est d'ailleurs placée sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Elle porte, elle aussi, un titre qui évoque sa finalité puisqu'il s'agit de débattre les modalités de parvenir à «la compétitivité de la PME/ PMI face à un marché mondial changeant». C'est ce que nous a expliqué la présidente de l'AME, Khadidja Belhadi qui pense que les sociétés algériennes peuvent s'inspirer des tentatives des autres sociétés à s'adapter à l'évolution du marché mondial. L'audience sera constituée d'entrepreneurs de plusieurs corporations, de cadres des administrations et de ceux des entreprises étatiques. Ils auront l'occasion d'assimiler l'expérience des Etats-Unis qui sera déclinée par les ambassadeurs d'entreprises américaines. Il s'agit, entre autres, de Virginia Littlejohn qui conseille actuellement l'Ocde pour la promotion de la culture d'entreprise. Du côté algérien, des conférences seront animées par l'expert Mourad Preure et Abedou Abderahmane, chercheur au Centre de recherche en économie appliquée (Cread) et expert en sociologie des entreprises ainsi que par un représentant du ministère de la PME et de l'Artisanat. Ces participants ainsi que l'assistance auront l'occasion d'évoquer les nouvelles stratégies pour le marché mondial et la relation entre l'entreprise et l'université considérée comme un défi pour le développement puisque certains y voient un creuset de savoir-faire, de recherche et d'innovation qui sont des clés pour la compétitivité.