La spectaculaire propagation du virus de la grippe A braque les regards sur l'option du maintien du Hadj. Le nombre d'individus contaminés s'élève désormais à 92. 14 nouveaux cas de grippe porcine ont été confirmés samedi par les services du laboratoire de référence de la grippe de l'Institut Pasteur d'Algérie. Les personnes porteuses du virus de la maladie ont été localisées dans les wilayas d'Alger, d'Oran, de Tizi Ouzou et de Médéa ainsi qu'à Béni Saf. 25 cas ont ainsi été recensés en l'espace de 72 heures. Ils proviennent pour la majorité d'entre eux de l'extérieur du territoire national. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait vivement déconseillé, il y a à peine une dizaine de jours, de se rendre dans les pays à forte endémicité de grippe A. Cette recommandation ne rentre curieusement pas dans le cadre du Hadj. Pourtant, les pèlerins algériens qui doivent se rendre dans les tout prochains jours aux Lieux Saints de l'Islam pour accomplir le cinquième pilier de l'Islam seront sérieusement exposés au virus de la grippe porcine qui est en train de faire des ravages en Arabie Saoudite. Et ce sont les autorités du Royaume wahhabite qui viennent de dresser un bilan pour le moins très inquiétant de la fulgurante progression que connaît la grippe A dans leur pays. Confirmant ainsi les prévisions de l'Organisation mondiale de la santé qui avait pronostiqué une pandémie dès le début de l'automne. Le ministère saoudien de la Santé a annoncé le déferlement d'une «seconde vague» de grippe A/H1N1. «Le ministère de la Santé a indiqué qu'une deuxième vague de grippe A/H1N1 avait commencé début octobre, avec l'arrivée de l'automne et de températures plus fraiches», a indiqué SPA, l'agence de presse officielle saoudienne. «Le ministère a enregistré une hausse du nombre de cas dans le Royaume, comme c'est le cas dans d'autres pays de l'hémisphère Nord..., ce qui a entraîné une hausse du nombre de décès», a souligné le communiqué. Le dernier bilan rendu public le 28 octobre 2009 par les autorités saoudiennes fait état de 56 décès provoqués par le virus de la grippe A. 4 000 cas ont été recensés à travers le Royaume wahhabite selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé. Le gouvernement saoudien qui a depuis, cessé de livrer des statistiques, a procédé à la fermeture de nombreuses écoles et redoute qu'un pic de contamination ne se produise avec l'arrivée imminente, dans les tout prochains jours, c'est-à-dire des candidats au Hadj. Un contexte plus qu'inquiétant qui ne semble pas décourager outre mesure les pèlerins et encore moins les gouvernements de leurs pays respectifs qui n'ont pas pris la mesure du danger et des risques d'une contamination dont on ne peut évaluer les dégâts. Les contacts et l'étroite promiscuité entre les fidèles ne pouvant être évités sont, en effet, un vecteur de contamination assurée dont les conséquences pourraient s'avérer irréversibles et dramatiques. Les statistiques du plus récent rapport de l'Organisation mondiale de la santé, qui date du 30 octobre, renseigne sur le caractère foudroyant du virus de la grippe A. 700 décès ont été signalés à travers le monde en l'espace de seulement une semaine. Le total des personnes décédées s'élève à 5 700 alors que le nombre de cas confirmés en laboratoire de grippe pandémique A/H1N1 qui se chiffre à 440.000, a connu une hausse de 26.000 nouveaux cas qui ont été identifiés en sept jours. Selon une déclaration faite au mois de juin par la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, Margaret Chan, «le virus de la grippe A/H1N1 est maintenant inarrêtable. Les pays déjà touchés doivent se préparer à une deuxième vague. La maladie provoquera de nouveaux décès», avait-elle affirmé. Son adjoint, Keïji Fukuda, a pour sa part, estimé que 2 milliards d'êtres humains pourraient être infectés dans les deux prochaines années. L'Arabie Saoudite, qui s'avère de façon incontestable comme un foyer de contamination potentiel, est en mesure de contribuer de manière foudroyante à l'extension du virus de la grippe A, en accueillant quelque deux millions de pèlerins dès le début de ce mois de novembre.