Les syndicalistes ne semblent pas impressionnés par le verdict de la justice déclarant que la grève des enseignants est illégale. L'Intersyndicale de la Fonction publique ne compte pas baisser les bras. «Nous n'avons pas peur du ministre, ni des ponctions sur salaires, ni des poursuites judiciaires et encore moins des intimidations vis-à-vis des enseignants.» C'est ce qu'ont affirmé les représentants de l'Intersyndicale lors d'un point de presse tenu hier à la Maison des syndicats à Alger. L'Intersyndicale est constituée par le Satef, le Cnapest, le CLA et l'Unpef. Le porte-parole du CLA, Idir Achour, a expliqué que la grève a été initiée par l'ensemble des travailleurs de l'éducation nationale suite à des assemblée générales. Il est surpris par la position du ministre. «Si vous voulez attaquer 500.000 travailleurs en justice, allez-y M. Benbouzid», a dit le même responsable. «Nous n'avons pas peur et nous sommes déterminés à poursuivre notre mouvement», a-t-il ajouté. Les enseignants semblent prêts à en découdre avec la tutelle en dépit des pressions et des intimidations exercées à leur encontre, affirment les syndicalistes. Dans ce contexte, le même interlocuteur ajoute que ce n'est pas la grève qui est illégale mais plutôt la démarche de Benbouzid. L'Intersyndicale s'estime en droit d'exiger du premier responsable du secteur le respect des lois de la République. Les représentants de l'Intersyndicale expli-quent qu'il est de leur droit de recourir à la grève pour revendiquer leurs droits. Le porte-parole du Satef préconise l'organisation d'une conférence nationale pour mettre fin au «chaos» qui règne au sein du secteur de l'éducation. «Nous allons débattre de la situation du secteur pour aboutir à des solutions radicales», ajoute-t-il. L'Intersyndicale s'en prend aux démarches de certains milieux syndicaux qui se sont alliés avec la tutelle pour casser l'élan de la contestation initiée par elle. Et le même responsable de poursuivre que ce sont des tactiques dont l'objectif est de déstabiliser les contestataires. Il s'adresse ensuite au président de la Fédération nationale des parents d'élèves en précisant qu'il n'a pas à recevoir de leçon de sa part. Et de poursuivre: «Nous sommes tous inquiets de l'avenir des élèves.» La porte-parole des enseignants contractuels a dénoncé «la répression aveugle des forces de l'ordre». Selon elle, le sit-in d'avant-hier au niveau de la Présidence a été «violemment réprimé». Elle précise que 60 enseignants ont été arrêtés puis relâchés à une heure tardive de la nuit. «C'est une injustice», s'est-elle écriée. «Malgré l'agressivité à laquelle nous sommes habitués, nous poursuivrons notre débrayage jusqu'à la satisfaction pleine et entière de notre revendication et l'intégration de tous les enseignants contractuels sans aucune condition», a-t-elle conclu.