Seule l'instauration d'un débat sérieux et serein pourra mettre un terme à la situation de marasme dans lequel se trouve le secteur de l'éducation. Les élèves n'auront pas cours aujourd'hui et pour cause, l'Intersyndicale a reconduit la grève, initiée depuis une semaine. Aucun terrain d'entente ne semble être trouvé entre les enseignants et le ministère de l'Education nationale. En effet, la situation se complique. Contacté par nos soins, le porte-parole du CLA, Idir Achour, a souligné: «La tutelle maintient toujours le silence quant à la prise en charge de nos revendications. Mises à part les menaces, rien de nouveau sur le dossier des enseignants grévistes». Ainsi, la décision de reconduire la grève est maintenue. Sur ce plan, Idir Achour persiste et signe: «La grève ne sera suspendue qu'après une réponse favorable concernant la prise en charge effective et de manière radicale de nos revendications». Par ailleurs, l'interlocuteur a souligné, que les syndicalistes ne sont pas inquiétés par le verdict de la justice, déclarant que la grève des enseignants est illégale. A ce sujet, l'Intersyndicale de la Fonction publique ne compte pas baisser les bras en dépit des menaces brandies par les pouvoirs publics. «Nous n'avons pas peur du ministre, ni des ponctions sur salaire, ni des poursuites judiciaires et encore moins des intimidations vis-à-vis des enseignants», ont précisé les porte-parole de l'Intersyndicale, Idir Achour, M.Sadali et Meriame Marouf, lors d'une conférence de presse, tenue, mercredi dernier à Alger. Les doléances des enseignants, rappelle-t-on, consistent en l'élaboration du régime indemnitaire avec effet rétroactif, la réforme de la gestion des oeuvres sociales et le départ à la retraite des enseignants après 25 ans de service, la revalorisation de l'enseignement technique, un statut particulier et la valorisation de l'enseignement technique ainsi que le problème relatif à la permanisation des enseignants contractuels. Dans ce contexte, M.Idir précise: «Nous sommes toujours dans l'attente d'une suite favorable, et nous espérons une double victoire, celle de l'Equipe nationale et la victoire des enseignants». Pour sa part, le Satef a interpellé, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, le ministère de l'Education nationale sur le pourrissement de la situation. Tout en durcissant le mouvement de débrayage, le Satef a appelé les travailleurs à la vigilance «pour déjouer toute tentative de marchandage sur le dos des travailleurs». Quant au Snapest, il a renouvelé, hier dans un communiqué parvenu à notre rédaction, sa mobilisation pour la poursuite du mouvement de protestation et ce, «jusqu'à la satisfaction pleine et entière des revendications des enseignants». Il a dénoncé, dans le même communiqué, «le mutisme» de la tutelle quant à la prise en charge des doléances de l'Intersyndicale. Sur un autre plan, le bureau du Snapest s'est félicité de la réussite de la grève, de l'unité syndicale. Sur ce point, le Snapest s'est dit convaincu que les intérêts du fonctionnaire doivent toujours primer sur les divergences syndicales. Sur un autre chapitre, le bureau a rejeté la méthode utilisée par la tutelle, à savoir le recours à la justice. Le Snapest a, par ailleurs, condamné «la répression exercée» contre les enseignants contractuels qui devaient tenir un sit-in devant la Présidence de la République. Enfin, les syndicalistes ont été unanimes à dire: «Seul un débat sérieux et serein pourra mettre un terme de manière définitive à la situation de marasme dans lequel se trouve le secteur de l'éducation.»