Le football s'avère le seul phénomène à même d' unifier les Algériens. A l'instar des autres villes, communes et villages du pays, Constantine n'est pas en reste. N'est-ce pas de la ville des Ponts que l'épopée de Gijon a débuté un certain décembre 1981, lorsque Assad, Beloumi et Madjer s'étaient imposés devant les Green Eagles du Nigeria? 27 ans après, l'histoire va-t-elle se répéter à partir du Caire? Les Constantinois en sont convaincus. Pour preuve, depuis une quinzaine de jours, la rue ne vit qu'au rythme des préparatifs. Les gens se bousculent. La tension monte. L'ambiance est électrique. Les drapeaux et autres accessoires en rouge, vert et blanc pour décorer fenêtres et balcons, se vendent comme des petits pains. Dans les quartiers populaires et résidentiels, des drapeaux géants ornent les immeubles. Des mélodies vantant les performances des Fennecs sont diffusées à longueur de journée par la radio locale et les vendeurs de CD. Tout le monde s'y met. Petits et grands, femmes, enfants. Beaucoup se rappellent la victoire contre le Nigeria. Ce fut historique. A cette époque, la fête avait duré presque une semaine. Aujourd'hui, les Constantinois s'apprêtent à revivre les mêmes sensations et les mêmes saveurs. Mohamed Idir, gérant de librairie soutient: «Je ne doute pas des compétences de l'équipe algérienne. On va gagner sans aucun doute. C'est une question d'honneur après toutes les insultes proférées contre l'Algérie.» La rencontre de samedi ne laisse pas les femmes indifférentes.. Une vieille dame de 87 ans, une écharpe aux couleurs nationales autour du cou, déclare: «Nous sommes les meilleurs. On s'imposera trois buts à un.». Le même optimiste est partagé par un petit garçon de 5 ans, très connu pour son amour aux couleurs nationales: «On gagnera, vive Karim Ziani», lance-t-il. En attendant le big match, tout est en stand-by. Certains ont même ajourné des fêtes, des rendez-vous de travail importants. La rencontre de samedi constitue l'unique événement digne d'intérêt, aussi bien dans les cafés que dans les lieux de culte et mosquées. On vit avec l'espoir d'une qualification au Mondial africain. De l'avis d'un spécialiste, l'Equipe nationale «est professionnelle et performante. En dehors de toute considération fantaisiste, elle est en mesure de s'imposer au Caire». Gageons que sa prophétie se réalisera!