Les marchés publics constituent quelque 70% des budgets publics dans le continent noir. La Banque africaine de développement a annoncé qu'elle abritera, demain à Tunis, le Forum de haut niveau sur la réforme de la passation des marchés publics. Le Forum permettra aux pouvoirs publics africains (et aux institutions financières internationales) de discuter et de s'accorder sur le processus de détermination des priorités du continent en matière d'utilisation des systèmes nationaux de passation des marchés, en tant qu'instrument obligatoire de politique de développement à moyen et long termes. En vue de faciliter l'utilisation des systèmes nationaux et de se conformer aux exigences AAA (critère d'excellence), la BAD est en passe de finaliser une stratégie à cet égard, a souligné cette institution. Le Forum discutera des voies et moyens d'optimiser la capacité des marchés publics à stimuler le développement économique national et la planification des investissements en faveur de l'infrastructure. Etant donné que les marchés publics constituent quelque 70% des budgets publics en Afrique, il est donc essentiel de renforcer les systèmes nationaux de passation de marchés, non seulement pour atténuer les effets de la crise financière et économique actuelle, mais également pour rétablir un niveau de croissance et de développement économiques suffisamment important pour faire reculer la pauvreté. Les discussions viseront à favoriser des politiques stratégiques et systèmes solides de passation des marchés, dont le rôle est crucial pour l'efficacité des dépenses publiques et de la gestion des finances publiques, ainsi que pour la promotion d'un développement durable. Le premier Forum a eu lieu en décembre 1998 au siège de la BAD, à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Il avait réuni les représentants d'une trentaine de pays africains. La conférence d'Abidjan a permis de mettre en exergue les défis majeurs de la modernisation des systèmes de passation des marchés en Afrique et de dégager un consensus africain sur l'importance de la passation des marchés publics pour la promotion de la bonne gouvernance. Il a permis aussi de faire avancer la réforme des systèmes nationaux de passation des marchés par l'instauration d'un cadre stratégique commun, mettant l'accent sur la responsabilité, la transparence et l'efficience. Depuis la conférence d'Abidjan, plusieurs pays africains ont engagé des programmes de réforme de la passation des marchés, avec le concours de la BAD, de la Banque mondiale et d'autres partenaires au développement, ainsi que l'aide d'organisations sous-régionales telles que le Marché commun de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe (Comesa) et l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), qui ont adopté des directives régionales en matière de passation de marchés publics. Toutefois, il reste à faire face à plusieurs faiblesses et défis. Il s'agit, entre autres, de la mise en oeuvre inefficace de systèmes de passation des marchés ayant fait l'objet de réformes et, en particulier, du renforcement des capacités et des institutions chargées de la passation des marchés. Il y a lieu de corriger ces faiblesses. Dix ans après la conférence d'Abidjan et la mise en oeuvre de programmes de réforme de la passation des marchés, les participants au Forum de haut niveau de Tunis discuteront des programmes de réforme actuellement entrepris sur le continent. La BAD organise le Forum sur la réforme de la passation des marchés publics en Afrique, en partenariat avec le Comesa, l'Uemoa, la Fondation africaine pour le renforcement des capacités (Acbf), l'Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) et la Banque mondiale.