Les participants au 20e Forum économique mondial sur l'Afrique, tenu du 5 au 7 mai à Dar es Salam ( Tanzanie ), ont réaffirmé que " l'agriculture " constitue le plus important pilier pouvant soutenir le développement de l'Afrique. Les économies du continent, qui se portent bien, malgré le passage de la crise économique, demeurent menacées, si une stratégie d'augmenter la compétitivité n'est pas mise en place. En effet, ce forum placé sous le thème " Reconsidérer la stratégie de croissance de l'Afrique", à suggéré d'exploiter le secteur agricole afin de maintenir le niveau de croissance enregistré et aussi, d'augmenter la compétitivité du continent. Les quelque 1000 participants venus d'une cinquantaine de pays, ont ainsi convenu que le potentiel énorme du secteur agricole reste inexploité par les petits agriculteurs de l'Afrique, qui produisent environ 80% des aliments consommés en Afrique subsaharienne. D'où la convergence des idées pour mobiliser le secteur agricole en Afrique. A cet effet, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi a déclaré que la transformation de l'agriculture devrait "commencer à partir du niveau du sol" et créer des moyens de transport adéquats, la logistique et des systèmes de marketing pour les petits exploitants agricoles. "Le défi est de surmonter les obstacles institutionnels et politiques qui entravent la productivité agricole", a-t-il souligné. Pour la P-DG d'Ethiopie Commodity Exchange, Mme Eleni Gabre-Madhin, il faut trouver les solutions du marché pour transformer l'agriculture en une entreprise vraiment rentable. "Pour les petits agriculteurs, de faibles rendements conduisent à de faibles niveaux d'investissements futurs", a-t-elle dit. Selon elle, pour briser le cycle de la pauvreté et du sous-investissement chronique, les gouvernements africains doivent élaborer des politiques spécifiques afin d'améliorer l'accès des petits agriculteurs aux marchés et d'assurer la disponibilité des infrastructures pour faciliter le commerce intra-africain de produits agricoles. Autre moteur pouvant élever la compétitivité du continent africain, le partenariat public-privé (PPP) entre gouvernements, entreprises privées et peuples serait un autre moteur. Ce partenariat doit être élaboré et géré strictement. Les hommes politiques doivent s' engager avec courage à mettre leur décision en pratique. Ils doivent être honnêtes auprès du peuple sur la dépense des marchandises et services. "Il n'y a pas de temps pour l'établissement de la structure réglementaire pertinente avant d'initier le PPP", a estimé Pat Davies, co-président du forum, tout en appelant à se concentrer sur les éventuels marchés et opportunités et à recourir aux affaires pour lever les barrières existantes. Dans ce sens, il a proposé d'"accorder aux affaires la certitude et la prédictibilité raisonnables des partenariats. "Les compagnies aident à créer les mécanismes réglementaires en faisant la décision d'investissement" a-t-il souligné. Par ailleurs le potentiel démographique du continent a été suggéré comme facteur important, pouvant contribuer à la croissance économique de l'Afrique. La population de l'Afrique, qui a atteint un milliard aujourd'hui, devrait doubler d'ici 2050 et abritera un-tiers de la jeunesse du monde. Il est essentiel que cette jeune génération devienne productive et contribue à la croissance continentale au lieu d'être une éventuelle source de l'instabilité. L'exploitation du potentiel des jeunes Africains est essentielle pour la prospérité du continent, a déclaré Ajai Chowdhry, co-président du Forum économique mondial sur l'Afrique. Son opinion est partagée par la directrice régionale de l'Afrique du Forum économique mondial Tweedie Katherine, qui a martelé que "l'éducation est l'un des principes fondamentaux qui sous-tendent" pour l'avenir de l'Afrique. "Vous devez fortifier votre force de travail, éduquer vos jeunes, et s'assurer qu'ils obtiennent les compétences et la formation adéquates, afin qu'ils puissent devenir une ressource intellectuelle pour les gouvernements et les entreprises", a-t- elle proposé. Selon les participants, l'enseignement supérieur en Afrique doit être accéléré et mieux connecté à la société, afin de devenir un moteur du développement économique.