La seconde édition du Forum africain de la finance islamique se tiendra les 1 et 2 avril prochain à Casablanca, au Maroc. Celui-ci se penchera d'ailleurs sur les enjeux de la crise économique mondiale. Selon les organisateurs du Forum, la crise financière actuelle a bouleversé l'ordre financier au niveau mondial. Les impacts sur l'économie réelle seront importants. Malgré une exposition aux marchés financiers internationaux assez faible, l'Afrique en subira les conséquences à long terme en raison d'une récession mondiale. Les puissants de ce monde sont à la recherche de modèles alternatifs, remettant en cause les théories les plus libérales, en arrivant à nationaliser les plus grandes banques. Utilisant des critères très rigoureux d'investissements, la finance islamique est désormais sous le feu des projecteurs et apparaît comme une alternative. C'est dans ce sens que le FAFI 2009 s'adresse aux acteurs de l'industrie financière, mais également aux entreprises opérantes en Afrique du Nord, Afrique de l'Ouest, Europe et Moyen-Orient. Avec plus de 150 participants attendus, ce forum se présente comme une véritable plateforme de networking au niveau panafricain. Cette deuxième édition sera consacrée à ce nouveau marché en plein expansion afin de permettre aux investisseurs, institutions et établissements financiers de prendre la pleine mesure de la dimension qu'a prise l'industrie financière "Sharia compliant" et des perspectives et solutions qu'elle leur offre, en Afrique ainsi qu'en Europe. Les différentes sessions offriront un éclairage parfaitement actualisé sur les perspectives et opportunités de la finance islamique à travers une introduction qui permettra d'en comprendre les principes et les enjeux et dans un second temps, les différents métiers de cette industrie ainsi que les défis à relever pour le continent africain seront présentés. Utilisant des critères très rigoureux d'investissements, la finance islamique est désormais sous le feu des projecteurs et apparaît comme complémentaire. Pour ce qui du développement de ce modèle en Afrique, les experts estiment qu'il demeure toujours faible, et ce, malgré les 412 millions de musulmans qui constituent plus de 50% de la population globale estimée à 850 millions d'habitants. La faiblesse du degré du développement de la finance islamique sur le continent africain mesurée à l'aune des 412 millions de musulmans, servis par 37 banques gérant 18 milliards de dollars américains (soit une part de marché de moins de 8%) s'explique par l'approche africaine et une méconnaissance de la banque islamique. Les pays du Maghreb commencent à s'ouvrir sur ce modèle. Le Soudan reste cependant le marché phare avec 22 banques islamiques dans le nord du pays avec près de 10 milliards d'actifs conformes à la Charia. L'Afrique subsaharienne, bien qu'accueillant des banques islamiques de manière ouverte, demeure encore timide.. L'Afrique du Sud et le Kenya (qui compte la plus forte minorité de musulmans en Afrique) ont déjà attiré des banques communautaires. Outre le marché africain, la finance islamique fascine de plus en plus à travers le monde. Les expert de la finance estiment qu'elle pourrait être une importante alternative face aux défaillances de l'actuel système financier. Pour rappel, les premières activités de ce type de banques sont nées dans les années 1970 dans les monarchies du Golfe. La finance islamique a fini par prendre pied dans le système bancaire occidental en commençant par la Grande-Bretagne avec l'ouverture de sa première banque islamique en 2004, suivie par l'Allemagne. En France où la communauté musulmane dépasse les 5,6 millions d'individus, beaucoup de cercles et personnalités influentes militent pour l'entrée des capitaux islamiques dans la place financière française. Selon le rapport sénatorial français, le taux de croissance annuel de l'activité bancaire islamique est estimé entre 10 et 15% avec un marché qui pèserait quelque 700 milliards de dollars. Isma B.