L'Europe soupçonne la Russie de vouloir retarder son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce. L'Union européenne compte demander des clarifications à la Russie sur ses intentions concernant son projet d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce lors d'un Sommet avec Moscou aujourd'hui à Stockholm, a indiqué la présidence suédoise de l'UE. L'OMC sera une des questions que nous aurons sur la table avec les Russes, a souligné le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt. Les difficultés que nous rencontrons dans les rapports UE-Russie concernent l'OMC, et malgré le fait que le président russe Dmitri Medvedev a dit beaucoup de choses intéressantes l'autre jour dans son discours politique, j'étais surpris que l'OMC n'a même pas été mentionnée. Clairement cela signifie quelque chose, a-t-il estimé. En juin, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, avait annoncé que son pays, le Kazakhstan et le Bélarus allaient parachever un projet d'union douanière à trois et présenter une candidature commune à l'OMC. Selon l'OMC, cette union ralentit les négociations et les rend encore plus complexes. Depuis, les trois pays ont annoncé renoncer à présenter une candidature commune, tout en maintenant leur objectif d'adhérer en même temps à l'OMC. Les Européens s'interrogent sur la volonté réelle des Russes de rejoindre l'OMC et redoutent que ce contretemps ne freine les négociations qu'ils mènent en parallèle avec la Russie en vue d'un partenariat bilatéral renforcé. La changement d'approche de la Russsie concernant son adhésion à l'OMC crée une situation nouvelle que nous examinons, a déclaré récemment la ministre suédoise aux Affaires européennes, Cecilia Malmström. Nous savons que tout délai de l'adhésion de la Russie aura un impact sur nos relations bilatérales, notamment sur les négociations concernant le nouvel accord de partenariat de l'UE et la Russie. La Russie est la dernière grande puissance économique à ne pas être intégrée au système commercial multilatéral. Après de tortueuses négociations débutées en 1993, l'adhésion avait été remise en cause par les Etats-Unis en août 2008 après l'intervention armée russe en Géorgie. Russes et Européens se retrouvent à Stockholm pour un Sommet tendu du fait des relations depuis longtemps difficiles entre Stockholm et Moscou sur la Géorgie et les droits de l'homme. Mais aussi en raison des craintes de l'Europe de subir une nouvelle interruption des livraisons de gaz russe durant l'hiver, du fait des difficultés de l'Ukraine, pays de transit, à payer ses propres factures à Moscou. Mais pour le ministre finlandais des Affaires étrangères Alexander Stubb, la réunion doit être l'occasion d'appuyer sur le bouton de réinitialisation. Les Etats-Unis et la Russie l'ont déjà fait, et il est temps pour nous d'en faire de même. Les dernières prises de positions du président russe emmènent la Russie dans la bonne direction et je pense qu'il mérite tout le soutien que nous pouvons lui apporter.