En conséquence de la campagne médiatique particulièrement virulente lancée contre l'Algérie par les médias lourds égyptiens, l'Union du cinéma égyptien a annoncé dans un communiqué, avant-hier soir, qu'elle boycottera toutes les manifestations culturelles et particulièrement cinématographiques algériennes à partir de ce jeudi. Cette annonce a été faite par la comédienne et productrice Mme Issaad Younès, présidente de l'Union, sur toutes les chaînes de télévision égyptienne, indiquant qu'elle a pris cette décision devant le silence des autorités culturelles algériennes, après la soi-disant agression de supporters égyptiens par les Algériens après le match de mercredi remporté par les Fennecs à Khartoum. Cette annonce intervient au moment où le Festival international du Caire, qui se poursuit encore, rendait hommage au cinéma algérien. Plusieurs cinéastes algériens présents au Caire ont quitté précipitamment Le Caire, avant la fin du festival suite à cette pression et cette haine antialgérienne. C'est le cas notamment de Belkacem Hadjadj, Lyès Salem, Ahmed Rachedi et Abdelkrim Bahloul. Cette annonce a été suivie par le soutien de plusieurs artistes et réalisateurs qui ont visité l'Algérie à cette décision précipitée et mal calculée de Issaâd Younès. C'est le cas, notamment des chanteurs Haïfa Wahbi, Mustapha Kamar, des comédiens Fardaous Abdelhamid, Youcef Chaâbane, Mohamed Sobhi, des réalisateurs Cherif Arafat ou encore des chanteuses Sabrine et Chadia. Seul le grand comédien Farouk Fichaoui a critiqué cette attitude en dénonçant une manipulation assez grossière des médias, qui tiennent à mettre dans le même sac, les artistes et une poignée de supporters chauvins. Intervenant sur la chaîne publique ESC, Farouk Fichaoui, qui défendait l'union des cinémas arabes avec à ses côtés l'Algérie, a été sévèrement critiqué par les animateurs et artistes présents sur le plateau pour son attitude d'opposant à cette démarche, d'une union qui ne représente en fait qu'elle-même. Car, en fait, cet appel au boycott n'aura aucune incidence sur les festivals culturels organisés par l'Algérie, qui ne compte pas trop sur les Egyptiens pour organiser leurs manifestations arabes ou internationales. Seul le Festival du film arabe d'Oran pourrait souffrir de cette absence, puisque la plus importante délégation des vedettes et de cinéastes vient d'Egypte. Mais la montée en puissance des Syriens, des Jordaniens, des Libanais dans le domaine cinématographique, devrait compenser l'absence au Festival du film arabe d'Oran d'Egyptiens, très capricieux et souvent encombrants avec leurs déclarations et leur attitude déloyale. On se souvient des problèmes qu'a causés la comédienne égyptienne Ilham Chahine lors de l'édition de 2007 ou encore de la polémique politique qui a même touché le ministère des Moudjahidine avec le film Doukan Chahata dans l'édition de 2009. C'est donc avec soulagement que les artistes et les organisateurs algériens apprendront la non-venue des Egyptiens au prochain Festival arabe du cinéma d'Oran.