Les représentants de la Coordination des citoyens démocrates ont animé une conférence-débat jeudi dernier à la salle Mohamed-Touri. D'emblée, ils affichent leur intention de créer un vaste mouvement de mobilisation des sensibilités démocrates parmi les citoyens en vue de venir à bout du système politique actuel «corrompu et désuet», qui se trouve, selon eux, devant une crise aiguë menant vers une impasse aux lendemains incertains. Pour eux, le défi est double. Primo, il s'agit de renforcer l'unité des démocrates autour d'un minimum de consensus, permettant ainsi de surpasser les divergences d'approche et les divisions internes et secundo de dégager des axes de travail commun. C'est ainsi que, tour à tour, les représentants de la coordination présents ont expliqué les points de vue, chacun en ce qui le concerne, sur la vision qu'ils se font sur ce mouvement. Cela va du moderniste engagé Abdelhak Bererhi du CCDR, au radicaliste convaincu Hachemi Cherif, du MDS, en passant par le modéré et centriste Sid Ahmed Ghozali, du Front démocratique non reconnu. Le RCD et l'ANR ont préféré, eux, déléguer des représentants à cette conférence. Le premier à intervenir, M. Bererhi, le sénateur démissionnaire qui se convertit dans la politique en voulant entrer par la grande porte, n'est pas allé par trente-six chemins pour annoncer la couleur. Pour lui, le pouvoir refuse le changement depuis l'indépendance. Il préfère la compromission avec les islamistes, plutôt que de s'ouvrir à une «démocratie réelle» telle qu'elle existe dans les pays occidentaux, indique-t-il, en précisant que toutes les tentatives faites pour le faire changer, que ce soit de l'intérieur, comme il avait essayé lui de le faire, ou de l'extérieur par les partisans du changement démocratique, ont été vouées à l'échec. «Le moment est venu pour contraindre les tenants du pouvoir actuel à accepter le changement. C'est une nécessité de l'heure», ajoute-t-il. De son côté, M. Hachemi Cherif a saisi cette tribune pour rappeler les positions de son mouvement sur la crise actuelle dont les origines remontent aux décennies passées. Il voit dans le mouvement de la Coordination des citoyens démocrates l'aboutissement logique de plusieurs tentatives de réunir les démocrates autour d'un Smig et le cadre idéal de travail. Pour sa part, M. Ghozali a joué à l'équilibre en se posant comme le modérateur et le rassembleur du mouvement. Aux idées radicalistes du secrétaire général du MDS, et à l'ouverture trop osée de M. Bererhi, il a opposé des originalités particulières, s'agissant de questions dites des constantes, notamment l'arabité, l'amazighité et l'Islam. «C'est nous, le gens démocrates, qui sont les véritables représentants de ces constantes. Nous dénions à quiconque le droit de les utiliser à des fins bassement politiciennes et nous œuvrons à les défendre et à les promouvoir mieux que quiconque», a-t-il dit. Si les démocrates savent se défendre, ils savent aussi donner des coups et contrecarrer, en repoussant les attaques dont ils sont l'objet que ce soit du pouvoir, qualifié de tous les maux ou de leurs ennemis jurés, c'est-à-dire les islamistes, auxquels ils incombent la responsabilité de la dérive actuelle. «Nous ne sommes ni des gens kofars ni des francophiles vendus à la France . Nous sommes des démocrates qui œuvrent à mettre le pays sur la voie du progrès», dira en substance M. Ghozali pour tenter de repousser ces attaques. La représentante du RCD est également intervenue pour dire que la naissance de la coordination n'a pas de lien direct avec les événements récents de Kabylie, mais couronne un long processus de lutte pour unir les démocrates autour d'un idéal commun. Hachemi Cherif a surpris en appuyant ses dires par un verset qui dit que le rappel est utile pour les croyants, entendre par-là les démocrates. Ces derniers vont-ils se saisir de l'appel de Blida que le commandant Azzedine, présent a assimilé à celui du 1er Novembre. ? Voire.