Une confusion totale a régné hier matin dans les établissements scolaires de la wilaya de Béjaïa. Les positions des syndicats autonomes divergent: gel ou continuité de la grève? Hier, les travailleurs de l'Education nationale étaient perplexes devant l'absence d'une déclaration officielle de leur représentant pour la reprise des cours. Tandis que l'Unpef et le Snapest appelaient à la reprise des cours, le CLA appelle à la reconduction de la grève pour une autre semaine au moment où le Cnapest et le Satef, deux autres acteurs du mouvement de grève, tenaient leurs conseils nationaux pour évaluer le degré d'avancement de leurs revendications afin de trancher définitivement quant à la position à adopter. En effet, hormis le CLA et le Satef, dont la décision de poursuivre la grève a été répercutée par une déclaration à la base et rapportée par la presse, aucune autre information concernant les autres syndicats, acteurs du mouvement de grève, n'a filtré hier matin quant à leur position. «Nous avons adhéré au mot d'ordre de grève par une déclaration officielle de nos instances nationales, nous ne pouvons reprendre qu'avec une autre déclaration appelant au gel ou à la reprise des cours», nous ont confié, hier, les enseignants grévistes du technicum Ihaddaden. «Pour nous, au CLA, la décision des pouvoirs publics n'est qu'une supercherie dans le but de semer la confusion et la diversion. Nous avons l'impression que c'est une façon d'absorber la colère et de porter atteinte à la crédibilité des syndicats autonomes pour les mettre dans le même panier que le syndicat maison» a déclaré Achour Idir, porte-parole du CLA avant d'ajouter: «Pour nous il n'y a aucun acquis sans l'abrogation officielle de l'article 87 bis, la promulgation du régime indemnitaire, l'intégration des contractuels et la revalorisation du point indiciaire». De son côté, le coordinateur du Cnapest de Béjaïa, Slimane Zenati, explique la non-reprise des cours par la retenue et la discipline syndicale. «Nous sommes en plénière à la maison des syndicats à El Harrach pour la lecture des rapports des wilayas concernant l'évaluation des accords cosignés avec le ministère de tutelle. Le conseil national se réunira pour trancher sur la question de la reprise ou de la continuité de la grève. C'est notre façon de fonctionner en associant la base à toute prise de décision.» En dépit des divergences, les différents syndicats restent mobilisés quant à la réussite du rassemblement du 2 décembre prochain devant la chefferie du gouvernement à l'occasion de la tenue de la tripartite pour faire entendre leur voix. D'ailleurs, les syndicats autonomes ne décolèrent pas à Béjaïa avant le gel des activités de la commission de wilaya des oeuvres sociales. Cette dernière est accusée de favoritisme et de passe-droit, notamment en matière de prestations relatives aux prêts de solidarité, de construction et d'achat de logement et de véhicule d'une part, et la mise à la disposition de pas moins de quatre véhicules au service du syndicat de l'Ugta, d'autre part.