La grève d'une semaine renouvelable initiée par le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) et l'Unpef (Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation) a été massivement suivie dans la wilaya de Tizi Ouzou, selon les représentants des deux syndicats. Si dans les lycées, c'est la paralysie totale avec un taux de suivi de 97%, dans les collèges et les écoles primaires le taux a été moindre dès lors qu'il ne dépasse pas les 85%. “C'est une réponse à la position du ministre qui voulait discréditer les enseignants devant l'opinion publique en divulguant les augmentations et autres régimes indemnitaires”, déclare M. Challal, coordinateur du Cnapest pour qui cette manière de faire de la tutelle avait des visées inavouées. “C'est une grossière manipulation”, considère le représentant de l'Unpef. Outre le régime indemnitaire, le Cnapest et l'Unpef estiment que deux autres principales revendications n'ont pas trouvé d'échos auprès des pouvoirs publics ; il s'agit notamment de la médecine du travail et des œuvres sociales. Sur ce sujet, les autonomes soupçonnent un blocage de la part de l'UGTA qui veut garder le monopole de la gestion de “cette mine d'or”. D'ailleurs, le Sete (Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation), affilié à l'UGTA de Tizi Ouzou, a rendu publique une déclaration dans laquelle il dit ne pas accepter que “la gestion des œuvres sociales soit remise entre les mains de l'administration et de ses valets qui agissent sous la bannière des syndicats autonomes”. Une réaction qui a fait rire les syndicalistes de l'Unpef et du Cnapest. Même les négociations avec le ministère de l'Education nationale ont achoppé sur ce point précisément. Ainsi, la réunion de la commission mixte organisée avant-hier au siège du MEN s'est terminée en queue de poisson. La tutelle a insisté sur la présence de la FNTE, mais celle-ci brille toujours par son absence. Ce qui a provoqué le courroux des autonomes qui se disent mobilisés plus que jamais pour arracher les droits des travailleurs de l'éducation, dont l'autonomie des œuvres sociales reste une revendication légitime. Sur un autre registre, la marginalisation des corps communs du secteur éducatif interpelle aussi les organisations syndicales. Les syndicats ont même demandé une nouvelle grille des salaires, mais en vain. À ce propos, l'UGTA veut visiblement structurer les travailleurs des corps communs. Une assemblée générale sera tenue ainsi le 1er mars à la salle des œuvres sociales de Tizi Ouzou. Par ailleurs, les écoles et lycées de la wilaya de Béjaïa étaient paralysés, hier, par la grève. Ce débrayage, qui a été suivi dans la majorité des CEM et autres lycées, a été marqué par l'entrée en lice des corps communs. Cela dit, cette première journée de grève a été pour les responsables locaux des deux syndicats une réussite totale. Cependant, le syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (Sete) de la wilaya de Béjaïa a annulé sa grève de trois jours. À Djelfa, la grève a été largement suivie. Les fonctionnaires du secteur, jadis peu enclins à la lutte syndicale, intègrent peu à peu le mouvement de protestation. Ainsi, selon le coordinateur local, M. Taïbi Miloud, un taux record de 90% a été enregistré dans les différents paliers. Selon notre interlocuteur, “les enseignants ont été particulièrement touchés par la manière dont ont été traités les différents dossiers soumis à la tutelle et, surtout, se disent indignés par l'étalage médiatique auquel a eu recours le ministère de l'Education” dans le but de monter les parents d'élèves contre les enseignants et leurs représentants légaux. À Boumerdès, la grève est, selon les représentants des deux syndicats, une “réussite totale”.