Les guichets de nombreuses communes de Tizi Ouzou étaient fermés hier. Les travailleurs des collectivités locales et des administrations de la wilaya de Tizi Ouzou ont massivement répondu, hier, à l'appel à la grève lancé par leurs représentants syndicaux affiliés à I'Ugta. Dès les premières heures de la matinée, les citoyens qui se rendaient vers les guichets de l'état civil et des différents services administratifs ont dû rebrousser chemin et ajourner leurs affaires. Le mouvement de grève va durer trois jours avec un taux de suivi qui avoisine, dans certains cas, les 90% à travers toute la wilaya de Tizi Ouzou. La grève ayant touché l'état civil et les administrations de Tizi Ouzou se poursuivra jusqu'à demain avec tous les désagréments que cela causera aux citoyens. Par ailleurs, les porte-parole des fonctionnaires menaçaient hier après-midi de prolonger le mouvement durant huit jours en cas d'absence de réponse de la tutelle. On notera que le taux très élevé de participation à la grève concerne essentiellement les communes alors qu'il est largement minime au niveau des services administratifs des daïras. Ce débrayage était décidé par le conseil de coordination des collectivités locales et de l'administration en guise de réplique à l'attitude de la tutelle face à la grève du 5 novembre dernier. Dans une déclaration qu'ils ont rendue publique avant-hier, ces derniers qualifiaient le silence des parties concernées de hogra des temps modernes. Pour durcir le bras de fer, le conseil a donc décidé d'enclencher un mouvement de grève de trois jours à partir d'hier. Dans le même document, les représentants des grévistes énuméraient les revendications de la corporation qui, écrivaient-ils, souffre du silence des pouvoirs publics devant leur détresse qui dure depuis des décennies. Ils accusent les parties en question d'avoir été pendant longtemps indifférentes à la fracture sociale qui ronge le quotidien des fonctionnaires dont le pouvoir d'achat a drastiquement chuté au point que les salaires ne couvrent qu'une dizaine de jours. Hier, les différents services comme l'état civil et le transport scolaire ont été paralysés par la grève à travers toutes les communes. Les fonctionnaires ont massivement répondu à l'appel de leurs représentants syndicaux. Cependant, les citoyens déploraient, de leur côté, l'absence du service minimum. Ils s'étonnaient d'ailleurs que des corporations puissent parler de droit alors que certains devoirs des plus élémentaires ne sont pas respectés. Malgré la légitimité des revendications portées par ce mouvement, différentes couches de la société s'interrogent sur le devoir des fonctionnaires qui devaient assurer un service minimum aux guichets. Ces mêmes guichets qui sont synonymes de bureaucratie et source de stress des Algériens.