Le débrayage de la Centrale syndicale a été massivement suivi à travers l'ensemble du territoire. SKIKDA A l'instar des autres wilayas, Skikda a favorablement répondu au mot d'ordre de grève lancé par la Centrale syndicale. Déjà, au premier jour et aux environs de 14 heures, le seuil des 90% de suivi était atteint, provocant une totale paralysie. Tous les secteurs ont suivi l'appel de l'UGTA, même le Snapap a emboîté le pas à l'organisation de Sidi Saïd. Ce dernier syndicat autonome, qui a réussi à s'approprier les milliers d'adhérents communaux affiliés jadis à l'UGTA, a donné le même mot d'ordre aux travailleurs de l'APC de Skikda qui compte plus d'un millier d'ouvriers et qui sont entrés en grève. L'administration, ainsi que l'enseignement étaient à l'arrêt, tout comme les banques, la Santé, les P et T et la douane. L'arrêt de l'institution douanière a lourdement influé sur l'activité portuaire. A l'entreprise portuaire (EPS) qui emploie 1 190 ouvriers, seul le service minimum a été assuré. Mardi, un seul méthanier, l'Elba, battant pavillon italien a quitté le port pétrolier de Skikda. Onze navires dont 8 en rade, signalés par l'autorité portuaire, ont dû attendre la fin de la grève. La plate-forme pétrochimique, qui emploie quelque 11 000 travailleurs, a pratiquement suivi le mot d'ordre. Seule Naftal a continué à produire avec un effectif réduit de 50%. La raffinerie de Skikda n'a pas suivi le mot d'ordre. En l'absence d'une section syndicale, seuls 5 travailleurs sur les 1 300 que compte cette raffinerie ont affiché leur soutien à la grève. Le GNL, complexe de gaz naturel liquéfié, n'a pas été profondément affecté puisque la production a continué à tourner grâce au service minimum assuré. La prochaine visite de Chakib Khelil, ministre de l'Energie et Pdg de Sonatrach, prévue aujourd'hui, ne semble pas réjouir les cols-bleus qui menacent de lui interdire l'accès à la zone industrielle. C'est ce qu'a déclaré un des responsables de l'union de wilaya de l'UGTA. ORAN Les principales villes de l'Ouest ont connu un fort ralentissement de leurs activités durant les deux jours de grève. Ce sont les bastions traditionnels du syndicat tels que les administrations, les collectivités locales et autres établissements publics (Sonelgaz, Algérienne des eaux, P et T…) qui ont massivement suivi. Par contre, dans le secteur de l'éducation en dépit des chiffres (98%) donnés par les responsables locaux de l'UGTA, le mouvement a connu de nombreux ratés puisque des établissements scolaires ont fonctionné normalement. On nous a signalé comme pour minimiser cette défection, qu'il s'agit de classes d'examens. Le mouvement de grève a été appuyé par des syndicats autonomes qui “se sont rangés aux côtés des travailleurs et non pas de la Centrale”. Nous citerons dans ce cas l'Unpef, le Satef et le Snapap. Deux signes ont été retenus par les observateurs pour mesurer ce mouvement : en premier, les ordures ménagères qui s'entassent depuis deux jours au quatre coins de la ville d'Oran qui était dans une super-opération d'embellissement pour la visite du président Chirac. Deuxièmement, les commerçants, ne reculant devant rien, ont profité de cette occasion pour augmenter les prix des produits alimentaires de base. TIZI OUZOU “L'Algérie est riche, les travailleurs sont pauvres”, cette banderole accrochée, hier, à l'entrée du siège de l'UGTA de Tizi Ouzou résume, à elle seule, les préoccupations des grévistes qui vivent une situation sociale des plus graves. Plusieurs secteurs économiques ont été paralysés dans la wilaya. A l'Eniem, tout comme à la Cotitex de Draâ Ben Khedda et à l'Enel de Fréha, les machines étaient à l'arrêt. Même situation à l'Orlac où les travailleurs ont déserté leur unité. Même paralysie dans les autres secteurs d'activités : BTPH, P et T, sécurité sociale, banques, énergie et transports (Sntf). Dans l'éducation, le taux de suivi de la grève a été de 90% alors qu'à l'université Mouloud-Mammeri, il a atteint 95%, selon les chiffres qui nous ont été communiqués, à 12h, par l'union locale-UGTA. En revanche, l'appel à la grève n'a pas eu l'effet escompté au CHU de Tizi Ouzou, a-t-on constaté de visu. Tous les services ont fonctionné normalement. Au siège de la wilaya, les fonctionnaires n'ont pas tous débrayé. La daïra était également ouverte. JIJEL La grève a été suivie à 77,68% à Jijel, selon un communiqué de l'union locale de l'UGTA. Par secteur, le plus haut taux de débrayage est enregistré au niveau de la sécurité sociale avec 98%, suivie par le transport avec 95%. Dans ce cadre, les vols vers l'aéroport de Jijel ont été annulés et les déchargements des bateaux au port de Djendjen annulés. Le même taux a été enregistré dans les secteurs de la jeunesse et des sports et de l'enseignement supérieur. Le plus bas taux de suivi a été relevé dans le secteur de la Protection civile avec 65%. En revanche, les travailleurs des postes et télécommunications ont boudé l'appel de l'UGTA. Aucun gréviste n'a été enregistré même les membres de la section syndicale de l'UGTA n'ont pas respecté le mot d'ordre de leur centrale. OUM EL-BOUAGHI Enregistrant un taux de plus de 97% de participation, selon l'union de wilaya UGTA, Oum El-Bouaghi a vu tous les secteurs économiques paralysés. D'autant plus que les transporteurs privés ont rallié la cause, selon le SG de l'Uw UGTA. Si le service minimum a été assuré, selon notre interlocuteur, le nombre global des travailleurs ayant répondu à l'appel de la Centrale est estimé à près de 26 000 travailleurs. Du côté du Snapap, l'on avance un total de plus de 2 700 travailleurs et un taux de 100% de participation dans les daïras. BOUIRA Hormis le secteur de l'éducation où la grève a été peu ou faiblement suivie, à travers les trois paliers de l'enseignement, dans les autres secteurs d'activité, le débrayage a été normalement observé dans la wilaya de Bouira et l'adhésion à la décision syndicale a atteint un taux très appréciable. Pour ainsi dire, et selon des chiffres communiqués par les services de la wilaya de Bouira, l'activité a été partiellement paralysée. En effet, en dehors du secteur de l'enseignement où le débrayage a connu la plus faible adhésion qui est de l'ordre de 12,54% seulement, suivi par les services de la Protection civile et de la santé avec 61% et le secteur économique qui a enregistré une participation de 47%, les autres administrations et les organismes publics en général, ayant répondu présents à l'appel de l'UGTA, étaient complètement à l'arrêt. KHENCHELA Les travailleurs de l'ensemble des secteurs étatiques ont paralysé Khenchela. Les grévistes trouvent les revendications de leurs dirigeants syndicaux légitimes en raison de la dégradation du pouvoir d'achat dans le pays. Les salaires qu'ils perçoivent sont insignifiants par rapport aux dépenses qu'ils engagent quotidiennement, indiquent les travailleurs en colère, qui ajoutent qu'ils ne peuvent plus subvenir aux besoins de leurs enfants et qu'ils ont peur pour leur avenir professionnel et pour celui de leurs progénitures.