Le Snpsp s'indigne de «l'attitude méprisante du ministère de la Santé qui se confine dans un silence de mort». Le mouvement de grève déclenché par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) n'est pas près de connaître une fin. En effet, joint hier, le Dr Lyès Mérabet, président du syndicat en question, a déclaré que «cette grève, qui est une action mûrement réfléchie, est résolument maintenue. Elle se poursuivra d'une manière cyclique, et cela à raison de trois jours par semaine à savoir lundi, mardi et mercredi». Cet acharnement à aller jusqu'au bout de ce mouvement est motivé, selon le Dr Mérabet, par le fait que «le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n'a pas répondu favorablement aux doléances légitimes exprimées par le Snpsp». Ce dernier, appelant la tutelle à la promulgation d'un statut particulier du praticien de la santé publique tel qu'il a été négocié pendant des années, n'est pas au bout de ses peines. «Le ministère continue, en effet, à faire la sourde oreille», a avancé le président du Snpsp. Pour ce qui est de ce point, il a rappelé qu'une commission mixte a été installée en 2004 et elle a étudié, pendant quatre années, ce projet paraphé par les deux parties. Le chapitre du système indemnitaire est également inclus dans l'ensemble des doléances et constitue le principal point. Le problème est, en fait, l'ouverture d'un dialogue social. Le Snpsp, rappelons-le, fait référence au droit des syndicats de négocier le régime indemnitaire qui, selon les propos du Dr Mérabet «est resté figé pendant des années». A ce sujet, il a expliqué que son syndicat appelle le département de Saïd Barkat pour l'installation d'une commission mixte afin d'étudier ce dossier, mais qu'à chaque fois, il se heurte au niet du ministre. «Le ministère, malheureusement, refuse de façon unilatérale cette manière de dialoguer avec les partenaires sociaux, lui qui, dans ses déclarations à la presse, se targue de sa prédisposition à mettre en place une politique du dialogue dans laquelle les syndicats seront impliqués comme partie prenante ayant voix au chapitre aux côtés de la tutelle», s'est désolé le président du Snpsp en ajoutant: «Entre ce que déclare le ministre à tout bout de champ et la réalité, il y a tout un fossé.» Le dossier relatif aux entraves au libre exercice du droit syndical représente, lui aussi, l'un des chevaux de bataille du Snpsp. Le Dr Mérabet s'indigne et condamne, également, les dépassements dont sont coupables certains hauts responsables, notamment des directeurs de la santé à l'égard de praticiens de la santé publique et des délégués du Snpsp dans certaines régions du pays. Selon lui, «le ministre a ordonné que cesse toute forme de dépassement ou de pression dont font l'objet des praticiens de la santé publique», ajoutant: «Là-dessus, franchement, je ne pense pas que le ministre soit au courant de ce qui se passe dans certaines DSP.» Par ailleurs, concernant une probable campagne de vaccination contre la grippe porcine avec l'arrivée des 900.000 doses de vaccin durant la première semaine de ce mois, et qui peut être compromise si les praticiens de la santé publique persistent à maintenir la grève, le Dr Mérabet s'est montré rassurant. «Si ce cas de figure se présente, la responsabilité incombera à la tutelle. Toutefois, en tant que professionnels de la santé publique, nous sommes disposés à assurer le service minimum, d'une manière efficiente en plus, selon la loi n°90-02», a-t-il affirmé. Plus explicite, il a ajouté que cela doit se faire «dans le cadre de négociations entre syndicat et tutelle, qui aboutiront à des engagements de part et d'autre». Rappelons, enfin, que durant la grève, un service minimum a été assuré dans toutes les structures sanitaires du pays.