Les services de l'action sociale de la wilaya d'Oran ont mis en oeuvre une batterie de mesures pour prendre en charge ces enfants «hors mariage». Le phénomène des naissances hors mariages et l'abandon des nouveau-nés sont toujours d'actualité à Oran. En effet, les services de l'action sociale d'Oran en ont recensé quelque 350 enfants. Près d'une centaine, pris en charge par la pouponnière d'Oran, souffrent des différents handicaps. Une soixantaine d'autres a été placée dans les familles d'adoption tandis que dix nourrissons ont été restitués à leurs mères biologiques et font l'objet d'un suivi des services de l'action sociale d'Oran, apprend-on. «Aucune maltraitance ou un quelconque manquement aux droits des enfants ne sont tolérés», ont affirmé les mêmes sources, ajoutant qu'à la moindre infraction, l'enfant est aussitôt récupéré par les services de l'action sociale et placé dans une structure spécialisée. Par ailleurs, les bilans arrêtés par le département de l'action sociale ne sont pas exhaustifs vu la complexité du dossier en question. A cet effet, les services de l'action sociale de la wilaya sont en passe de mettre en place un dispositif très large aux fins de ne laisser rien au hasard, notamment quant à la récupération des enfants abandonnés à leur naissance. Aussi, des enfants abandonnés ont été placés dans les structures d'accueil d'assistance, c'est-à-dire la pouponnière d'Oran. Sur un autre plan, le bilan avancé n'est pas sans susciter l'inquiétude. En effet, ce dernier (le bilan) traduit, de manière indéniable, le phénomène de l'abandon de nouveau-nés, soit dans les hôpitaux à la naissance, soit carrément dans les coins de rues. Les mères célibataires sont les premières à mettre à l'index alors que les tabous continuent à régir la société. «La mère célibataire ne peut pas élever normalement son enfant dans un quartier quels que soient le degré et la nature de son erreur», a indiqué un sociologue qui exhorte les pouvoirs publics et la société à humaniser le sujet. D'autre part, la déchéance sociale, la pauvreté, la dégradation du pouvoir d'achat sont autant de facteurs ayant contribué à l'éclosion de ce phénomène de l'abandon des nouveau-nés. La majorité des mères célibataires n'ont aucune qualification professionnelle leur permettant de s'insérer dans la vie active et affronter normalement les aléas de la vie. Selon des données, quelque 3000 enfants abandonnés sont recensés, annuellement, un peu partout à travers le territoire national, sans compter les enfants nés dans les maquis. Concernant ces derniers, seuls 40 dossiers sur les 100 présentés à la cellule d'aide judiciaire pour la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, ont été traités et régularisés, selon son président, M.Merouane Azzi. Il s'agit notamment de la confirmation de la filiation à travers une procédure judiciaire devant le service d'état civil pour «corriger et officialiser» une union qui a eu lieu par «mariage coutumier», a-t-il expliqué. Ces dossiers répondent aux conditions requises, à savoir la présence des deux parties au mariage.