Alger, Oran et Constantine disposeront d'enceintes aéroportuaires inviolables, conformément aux nouvelles mesures de sécurité. Trois aéroports internationaux viennent d'être dotés d'un nouveau périmètre de protection et de sécurité. Il s'agit d'Es-Senia d'Oran, Mohamed-Boudiaf de Constantine et Rabah-Bitat de Annaba. Les dispositions réglementaires ont été définies par décrets publiés dans le dernier numéro du Journal officiel. Les nouvelles dispositions visent à protéger le patrimoine public et à sécuriser les personnes qui y activent. Le décret institue le périmètre de protection des aéroports internationaux et délimite leur contour. La protection du périmètre est confiée au wali. L'autorité chargée de la sûreté des aéroports sera néanmoins consultée sur toute question liée à la sécurisation du périmètre de protection. Concrètement, seront interdites à l'intérieur du périmètre de protection toutes nouvelles réalisations, installations ou constructions permanentes ou temporaires. Toutefois, des constructions peuvent être autorisées conformément à la législation et à la réglementation en vigueur pour répondre aux besoins de développement et de fonctionnement de l'aéroport et autres infrastructures d'intérêt général. L'avis de l'autorité chargée de la sûreté de l'aéroport est nécessaire. Par contre, toute construction, installation ou activité implantée à l'intérieur du périmètre de protection qui pourrait constituer un obstacle ou un danger pour la sûreté et la sécurité de l'aéroport, peut faire l'objet «de transfert, de délocalisation, de modification ou de démolition». Les propriétaires et autres titulaires de droits réels concernés bénéficient d'une indemnisation. L'article 7 du décret a statué sur le sort des constructions illicites et habitations érigées à l'intérieur du périmètre de protection. Ces dernières seront tout simplement démolies. Ce qui ne manquera pas de soulever un tollé chez l'occupant. L'autre mesure concerne l'installation des équipements de télécommunications, des panneaux publicitaires ou tout autre mobilier urbain. Elle sera interdite dans les zones sensibles situées dans le périmètre de protection. L'interdiction concerne aussi l'implantation de dépôts sur les voies de circulation et l'exercice de toute activité constituant une menace pour la sûreté et la sécurité. Sont aussi interdites toutes cultures arboricoles ainsi que la céréaliculture ou tout autre type de culture pouvant constituer une menace pour l'aéroport international. La circulation à l'intérieur du périmètre est réglementée par l'autorité administrative en concertation avec l'autorité chargée de la sûreté de l'aéroport. Par ailleurs, toute transaction ou mise à la disposition de quelque nature que ce soit d'un bien immobilier situé à l'intérieur du périmètre de protection, est soumise à une déclaration préalable par le propriétaire du bien. Les dépenses liées à la délimitation, la signalisation, l'éclairage, la surveillance, l'inspection et le contrôle sont prises en charge sur le budget de l'Etat par la wilaya. Rappelons que l'année dernière, l'arrêté du wali d'Alger portant interdiction d'exercice des activités artisanales et commerciales, légales et informelles, autour du périmètre de l'aéroport international Houari-Boumediène, a provoqué des remous parmi les riverains. Un délai d'un mois a été accordé aux commerçants pour se conformer à la réglementation. Les axes routiers touchés par l'arrêté ont été précisés: l'autoroute de Ben Aknoun, située au niveau de la commune de Dar El Beïda, la RN61 au niveau des APC de Dar El Beïda et de Rouiba, la base vie attenante à l'entrée secondaire de l'aéroport ou encore plusieurs cités telles que Abane-Ramdane et Kourifa, situées aux Eucalyptus. L'enjeu étant de se conformer aux recommandations de l'Organisation internationale de l'aviation civile, et de gagner ainsi la confiance des opérateurs.