Les projets initiés par des Egyptiens en Algérie ne sont pas à l'arrêt. Cinq millions de dollars sont consacrés au capital social d'une société mixte entre Sonatrach et les deux sociétés égyptiennes Egas et Egpc. C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. L'officialisation de la création de cette société d'exploration et de production pétrolière dénommée Selene Petroleum est intervenue lors de la visite du ministre en Egypte depuis quelques jours. Les capitaux de cette société mixte, appelée à activer en Algérie et en Egypte et en dehors de ces deux pays, sont répartis à parts égales (50% pour Sonatrach et 50% pour les deux sociétés égyptiennes). Le ministre, qui s'exprimait hier à la Radio nationale, a aussi abordé la question des travailleurs égyptiens intervenant sur des chantiers en Algérie. Il a fait une distinction entre les projets où des Egyptiens sont actionnaires et ceux où ils ne sont que prestataires de services. Pour le premier cas, il s'agit du projet de production d'engrais à Arzew. 900 travailleurs égyptiens intervenaient jusque-là sur le projet. Ils ont tous quitté l'Algérie. 600 d'entre eux ne seront pas de retour. Ils seront remplacés par des travailleurs algériens, a souligné le ministre. Le ministre ne craint pas des retards pour la finalisation du projet. Les travaux seront néanmoins ralentis. Quelque 3000 travailleurs y activent déjà. Le projet est finalisé à hauteur de 70%, ce qui réduit les craintes sur l'allongement des délais de livraison. De toute façon, M.Khelil estime que même les Egyptiens n'ont pas intérêt à ce qu'il y ait du retard dans la livraison du projet. Les Egyptiens sont aussi présents sur le projet de l'usine de liquéfaction du gaz à Skikda. Ils n'y sont que prestataires de services. C'est le cas aussi pour la centrale de Terga qui est à 60% des travaux contre 40% pour le projet de Skikda. Il n'y aura que deux mois de retard pour les projets déjà initiés, souligne le ministre. Il compte aussi sur l'Egypte pour constituer un marché pour l'excédent de GPL algérien qui sera produit prochainement à Arzew et pour lequel l'Algérie a besoin de débouchés. L'Egypte est considérée comme un client intéressant avec ses 90 millions de consommateurs. Des échanges peuvent aussi être effectués. L'Algérie peut importer du pétrole brut lourd d'Egypte pour le raffiner et en extraire du diesel alors que l'Algérie peut exporter d'autres bruts vers l'Egypte pouren extraire de l'essence. L'Egypte reste aussi un client important de l'Algérie qui lui fournit 1 million de tonnes de gaz de pétrole liquéfié. L'autre volet de coopération sur lequel compte l'Algérie est celui d'utiliser le gazoduc égyptien pour exporter son gaz. Il y a effectivement un gazoduc qui n'est utilisé que pour le flux sud-nord et le ministre veut l'utiliser pour le transit inverse. Faute de quoi, il envisage la construction d'un nouveau gazoduc. Cela permettra aux bateaux algériens de décharger leurs cargaisons au canal de Suez et de poursuivre le chemin vers le client final, au lieu de contourner toute l'Afrique pour atteindre les ports du sud de la planète. Revenant au planning d'activité de la nouvelle société, le ministre a souligné que 2 millions de dollars seront injectés pour la phase d'études de deux ans, à quoi s'ajouteront 5 millions pour l'étude géophysique. Entre 5 à 7 ans seront nécessaires avant de découvrir les hydrocarbures, ce qui nécessite un investissement de 20 millions de dollars.