Le président de la République a donné des instructions fermes pour la prise en charge de cette grande moudjahida. Le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, Djamal Ould Abbès, a avoué ne pas comprendre «l'appel à l'aide aux âmes charitables lancé par Djamila Bouhired à travers certains titres de la presse nationale». S'exprimant, hier, en marge des travaux d'une rencontre à l'occasion de la célébration de la Journée arabe des personnes handicapées, Djamal Oul Abbès a, néanmoins, affirmé que «le président de la République a donné des instructions fermes pour la prise en charge de Djamila Bouhired ainsi que de tous les cas similaires» avant d'ajouter: «Quand le Président est saisi pour des cas douloureux comme celui de Bouhired, il intervient rapidement.» Et Djamal Ould Abbès de souligner qu'«on n'a pas besoin de faire appel au peuple algérien pour solliciter une prise en charge pour une intervention lourde à l'étranger». «Il n'y a aucun problème! L'Etat n'est pas absent, on peut la prendre ce soir même en charge», poursuit-il, pour suggérer à qui veut le croire que cette grande moudjahida a eu tous les égards qu'elle méritait. Le ministre qui n'a pas situé le problème, a déclaré, que Djamila Bouhired a bénéficié auparavant de plusieurs prises en charge, sans toutefois, donner plus de détails en raison de l'obligation de réserve. «Si jamais elle avait saisi le département de la Solidarité, elle aurait été prise en charge sans aucun problème», a souligné le ministre. Est-ce à dire que Djamila Bouhired n'a jamais sollicité une prise en charge de l'Etat au point d'étaler sa détresse dans les colonnes de la presse écrite nationale? Dans son cri de détresse, Djamila Bouhired a révélé que son état de santé critique nécessite des interventions chirurgicales lourdes et une prise en charge onéreuse auxquelles elle ne peut faire face en raison de ses faibles revenus. Bien mieux, la moudjahida révèle qu'elle a refusé l'aide de certains émirs du Golfe pour une question de «nif». En outre, Mme Djamila Bouhired interpelle vigoureusement le président de la République et l'opinion publique algérienne sur les déboires des personnalités historiques. Elle a déploré le sort réservé à ses semblables dans l'Algérie indépendante, en évoquant sa situation sociale dégradante. Cette grande dame avoue être criblée de dettes et d'ajouter qu'elle n'était jamais tentée par des apports frauduleux qui, malheureusement, sont fréquents dans le pays. A l'image de cette héroïne de la Révolution, plusieurs symboles ou leurs ayants droit se sont retrouvés dans une situation lamentable. Sur sa lancée, Djamal Ould Abbès a annoncé l'examen du dossier relatif à l'augmentation des différentes pensions de solidarité pour «améliorer le pouvoir d'achat» des catégories vulnérables. Le ministre a indiqué que l'examen du dossier des pensions destinées aux handicapés et personnes aux besoins spécifiques vise, a-t-il dit, à adapter «ces pensions à l'augmentation du Salaire national minimum garanti (Snmg) et améliorer le pouvoir d'achat» des catégories vulnérables de la société. Un groupe de travail composé de cadres du secteur, a ajouté le ministre, a été créé pour examiner les modalités de mise en place d'un dispositif relatif à l'augmentation de ces pensions. En outre, le ministre a affirmé que «le baccalauréat 2010 sera désormais en braille pour les handicapés non-voyants». Auparavant, les candidats avaient besoin d'aide pour la lecture des sujets d'examen. Dans ce contexte, l'orateur souligne que 70.000 ouvrages et livres scolaires en braille ont été produits. Toutefois, un centre pour handicapés lourds (IMC) sera réalisé prochainement à Batna, selon l'orateur. Sur un autre plan, le ministre a indiqué que quelque 12 milliards de dinars ont été dépensés à ce jour dans le cadre de la mise en oeuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. «Le montant global dégagé par l'Etat au profit du ministère de la Solidarité nationale dans le cadre de cette opération est évalué à 23,6 milliards de dinars, dont 12 milliards DA ont été dépensés», a précisé le ministre. Par ailleurs, des responsables au ministère de la Solidarité ont ajouté que «plus de 15.000 dossiers ont été définitivement apurés et les concernés indemnisés dans le cadre de cette opération». Sur ce nombre, le ministère a réglé plus de 10.000 dossiers relatifs à l'indemnisation des familles démunies éprouvées par l'implication d'un de leurs proches dans le terrorisme, et plus de 5000 autres dossiers de personnes ayant fait l'objet de mesures administratives de licenciement pour des faits liés à la tragédie nationale.