«Soutenons les productions de nos jeunes et développons le dessin animé en Afrique afin qu'il passe plus souvent sur nos écrans», a-t-on préconisé. La cérémonie d'ouverture de la sixième édition des Journées internationales du film d'animation avait un goût fade. Devant inaugurer cette manifestation à la salle Ibn Zeydoun dimanche soir, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a brillé par son absence tout comme les invités et autre public. Parmi l'assistance figuraient une cinquantaine de personnes dont les élèves de l'Institut supérieur des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas). L'entame de la cérémonie se fera par l'hommage rendu au doyen des réalisateurs africains, Moustapha Alassane, lequel a été honoré par un cadeau représenté par un trophée et un diplôme reçus des mains de son ami le réalisateur Mohamed Aram. Dans son allocution de remerciements, le réalisateur africain a tenu à souligner les 40 ans d'amitié qui lie les deux hommes tout en soutenant poursuivre chacun sa mission de production de films d'animation, surtout à l'adresse des jeunes, a fortiori grâce à l'existence aujourd'hui des nouveaux moyens de technologie. M.Alassane regrettera l'hégémonie des films américains et européens sur le regard des enfants et sollicitera les compétences des autorités à fournir plus d'aide aux jeunes à même de les soutenir dans les productions de leur films. «Les Africains ont aussi leur histoire, à nous de faire en sorte que nos films passent dans nos écrans. Il faut qu'on nous accepte, qu'on puisse montrer ce que ne savons faire», dira Alassane. Et Aram de souligner: «Il faut développer le dessin animé en Algérie.» Suite à cela ont été projetés les trois films de Mustapha Alassane, suivis des trois autres films réalisés par l'Association patrimoine et produits par le ministère de la Culture dont Le chantier de la Casbah en présence de 8 enfants sur les 14 que l'on voit dans ce court métrage ayant trait à la sauvegarde du patrimoine en général et la restauration de la Casbah en particulier. Cette cérémonie d'ouverture s'est achevée avec la projection de films d'animation africains. Une sélection d'une durée de 30 minutes. Figure emblématique de la scène cinématographique africaine, il faut savoir que le réalisateur nigérien Mustapha Alassane est considéré comme le pionnier du cinéma d'animation africain. A l'occasion de la 6e édition des Journées internationales du film d'animation d'Alger qui se déroule depuis le 13 jusqu'à aujourd'hui, leur directeur, Meziani Mahmoud, a eu l'idée de rendre hommage à ce grand cinéaste reconnu par ses pairs, mais dont les films sont devenus difficilement visibles. Les rencontres 2009 sont portées par l'ambition d'établir des liens et des échanges culturels entre le continent africain et le monde méditerranéen, à travers la projection de courts métrages d'animation africains et méditerranéens, mais aussi par des rencontres avec des professionnels du cinéma, animés par la volonté d'éveiller les consciences et de former les jeunes générations à décrypter, mais aussi à construire des images. Outre le film africain mis à l'honneur cette année, cette 6e édition de la Jiffa 2009, note-t-on, compte aussi une programmation occidentale. Il est, en effet, prévu des films d'animation de réalisateurs danois, nord-américains et espagnols. Le public est invité en masse à aller voir ces films et participer à sa manière à l'essor du film d'animation en Algérie.