Un contingent de 1500 marines doit arriver cette semaine dans la province de Helmand, un bastion des taliban dans le sud du pays. L'avant-garde des quelque 30.000 soldats américains que le président Barack Obama a ordonné d'envoyer en renfort en Afghanistan arriveront cette semaine, a annoncé hier le chef d'état major interarmées des Etats-Unis, l'amiral Michael Mullen. «Des Marines de Camp Lejeune arriveront cette semaine», a déclaré à la presse le plus haut gradé de l'armée américaine, en visite à Kaboul. Camp Lejeune est la plus importante base du corps des Marines, située en Caroline du Nord, dans le sud-est des Etats-Unis. M.Obama avait annoncé début décembre l'envoi de 30.000 soldats américains en renfort des quelque 113.000 militaires des forces internationales déjà présents en Afghanistan, afin de tenter d'endiguer l'insurrection des taliban, qui gagne du terrain et en intensité. «L'insurrection est devenue plus violente, plus étendue, plus sophistiquée. Ils (les taliban) sont devenus beaucoup plus efficaces», a ajouté l'amiral Mullen. «Je reste très préoccupé par le niveau croissant de collusion entre les taliban afghans et Al Qaîda et d'autres groupes extrémistes qui ont trouvé refuge sur la frontière avec le Pakistan», a souligné M.Mullen en référence aux zones tribales du nord-ouest pakistanais. «Ce sera une mission beaucoup plus difficile qu'elle l'était il y a un an» pour les soldats américains, a prévenu le haut responsable militaire. «J'ai dit à nos troupes de se préparer à plus de combat et plus de pertes.» Un contingent de 1500 Marines doit arriver cette semaine dans la province de Helmand, un bastion des taliban dans le sud du pays, en tant que cohorte d'avant-garde qui doit préparer l'arrivée de milliers d'autres soldats. Après Kaboul, où il doit rencontrer dans la soirée le président afghan Hamid Karzaï, l'amiral Mullen doit se rendre à Islamabad pour des entretiens, notamment avec son homologue pakistanais, le général Ashfaq Kayani. Dimanche sur la chaîne américaine CBS, M.Obama avait confessé que l'envoi de 30.000 soldats en renfort en Afghanistan avait été jusqu'ici «la décision la plus difficile» qu'il avait eu à prendre depuis son arrivée à la Maison-Blanche. «Il n'y a pas d'autre discours que j'ai prononcé qui m'ait à ce point pris aux tripes», a expliqué le président. Il a, en outre affirmé que les Etats-Unis auraient besoin de «davantage de coopération du Pakistan» pour lutter contre Al Qaîda. Les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, limitrophes de l'Afghanistan et échappant au pouvoir d'Islamabad, sont «l'épicentre de l'extrémisme violent visant l'Occident (...) et les Etats-Unis», a déclaré M.Obama. L'Afghanistan est en proie à une insurrection meurtrière, en dépit de la présence de plus de 110.000 soldats étrangers. L'année 2009 se révèle la plus meurtrière depuis la chute du régime taliban en 2001, aussi bien en ce qui concerne les victimes civiles que celles des forces afghanes et internationales.