Au lieu de calmer les esprits, le chef de la diplomatie égyptienne joue au «va-t-en guerre». Alors que les Verts se préparent activement pour le Mondial au centre de Castellet près de Toulon, l'Egypte déverse toujours son fiel sur l'Algérie. Au centre de préparation, les Fennecs ont même reçu, samedi soir, la visite de la grande star mondiale du football, Zinedine Zidane, Accompagné de ses frères et de son secrétaire personnel, Zinedine Zidane a souligné aux joueurs surpris: «D'abord, je vous félicite pour votre brillante qualification au Mondial. Je vous souhaite bonne chance pour la CAN et pour la Coupe du Monde et je suis certain que vous allez faire un bon parcours au Mondial...», avant de les remercier pour avoir «rendu le sourire au peuple algérien et à mon père particulièrement.» «Son soutien nous a fait forcément plaisir. Il a promis de revenir nous voir», a confié l'attaquant de Münchengladbach, Karim Matmour. Et Yacine Bezzaz de renchérir: «Ça fait plaisir, ça nous donne encore plus envie de gagner. C'est bien pour le peuple algérien de savoir que Zidane nous soutient, même si ce n'est qu'en passant nous saluer comme ça.» Pour prouver son attachement à son pays d'origine, Zidane sera à Alger le 1er mars pour prendre part au tournoi de Futsal et aurait même promis d'assister, deux jours plus tard, au match amical que livrera l'Algérie à la Serbie au stade du 5-Juillet. Avec une pareille reconnaissance venue d'un supporter de marque, les footballeurs algériens peuvent rêver à de grandes choses. D'abord à la CAN, puis au Mondial en juin. Ce qui n'est pas pour plaire aux Egyptiens qui continuent de déverser leur fiel sur l'Algérie. En effet, la dernière révélation de Ahmed Aboul Gheit confirme qu'au pays des Pharaons l'élimination au Mondial est toujours en travers de la gorge. «Nous avons débattu au gouvernement l'envoi de forces spéciales de l'Armée ou de la police, en tenues civiles, pour la protection de nos supporters mais nous redoutions que cela n'envenime nos relations avec les Soudanais», a révélé Ahmed Aboul Gheit avant de souligner que cette option a été rejetée «pour éviter d'envenimer nos relations avec le gouvernement soudanais et éviter des sanctions de la Fifa». Une telle déclaration, si elle émanait du président de la Fédération égyptienne de football, Samir Zaher, ou du Président du conseil des sports, Hassan Saqr, serait passée inaperçue et même compréhensible. Mais provenant du chef de la diplomatie égyptienne, elle s'apparente ni plus ni moins qu'à une déclaration de guerre. D'ailleurs, le coach égyptien Hassan Shehata, n'a-t-il pas affirmé qu'aucune équipe au monde, et quel que soit son niveau, n'aurait résisté à Blida contre l'Algérie vu le climat de «terrorisme» dans lequel se serait déroulé, selon lui, le match. Bien mieux, Shehata a même soutenu que son équipe a été victime d'intoxication à Blida. «C'est une vérité et non une histoire fabriquée, comme le croient certains» a-t-il indiqué tout en accusant l'ambassadeur égyptien à Alger de «complicité avec les autorités algériennes dans cette affaire» en prétendant que le diplomate de son pays «a rejeté la demande de la délégation égyptienne d'établir un P.V. officiel prouvant le cas d'intoxication de ses joueurs», a-t-il clamé à qui voulait le croire. Ainsi, au lieu de calmer les esprits, le chef de la diplomatie égyptienne joue au pyromane et «va-t-en guerre». Tandis que Samir Zaher a annulé sa fameuse conférence de presse mondiale prévue pour le 7 janvier prochain parce qu'il n'avait aucun document étayant ses accusations, d'une part, et de peur d'être interpellé sur la question de Ghaza, d'autre part. Justement, c'est à se demander où sont les avocats égyptiens, engagés dans la défense des droits de l'homme, qui n'ont pas hésité à déchirer le drapeau national algérien? Ainsi, ce qui devait n'être qu'une simple opération de marketing, ratée du fait de la victoire de l'Algérie contre l'Egypte, a fait exploser les relations entre les deux pays. L'Egypte continue de boire le calice... jusqu'à la lie.